Rencontre avec le groupe Belge Puggy au détour d’une terrasse à deux pas du Nouveau Casino. Les trois garçons arrivent avec toute leur fraicheur et leur simplicité pour se prêter au jeu de l’interview, et ce juste avant de passer sur scène en première partie de OK GO (janvier 2010). On remercie Mercury et Lucie pour nous avoir dégoté ce trio de génie qui remet au goût du jour les mélodies pop, trop souvent boudées par une scène rock brouillon et noisy.

Puggy

Pourquoi cette identité belge alors que vous êtes composés d’un Batteur suédois, un bassiste français et un chanteur anglais

Romain (bassiste) : « Tout simplement par ce qu’on habite depuis 12 ans là bas avec Ziggy (batteur), et Matthieu (chanteur) est né là bas. On a tout nos souvenirs d’enfance. On a grandi et on a fait notre background musical là-bas. »

Discographie

Ça vous énerve quand on vous colle l’étiquette de la scène Belge (Deus, Ghinzu) ? Ce sont vos influences ou pas du tout ?

Non ça nous ne dérange pas d’être associés à cette scène. On ne voulait pas ‘éviter de ressembler à ces groupes’, on ne partait pas du principe de se différencier de cette scène. Tous les groupes de Belgique sont vraiment différents en plus !
On a beaucoup écouté ces groupes mais aussi énormément d’autres trucs des années 70 et pas du tout belge… On a toujours écouté de tout : de l’expérimental norvégien à Radiohead.

Comment vous vous êtes retrouvé en première partie d’Incubus et des Smashing Pumpkins alors que vous faites une pop beaucoup plus mélodique?

Pour Incubus on venait de sortir notre premier album et on faisait un peu de promotion. On a donc fait un des plus gros festivals belge Couleur Café et on jouait en premier. Malheureusement, un feu qui s’est déclaré et ils ont dû arrêter tout le festival. Tout a été évacué et comme on était le seul groupe qui avait joué, MCM a retransmis notre concert en boucle sur la télé Belge locale. Le même jour, il y avait le Werther festival et Incubus nous on vu à la télé pendant qu’ils attendaient en Backstage. Ils ont trouvé ça cool ce « groupe local » (rires). Ils ont appelé notre manager et on est passé de 500 à 10 000 spectateurs.
Après avoir ouvert à Incubus au Zénith, leur tourneur nous a proposé d’ouvrir pour les Smashing Pumpking dont il s’occupait aussi (2007).

Pourquoi ce format 45tours pour votre EP Teaser (2009) ?

On a toujours vendu nos disques en concert et non en magasin, alors on s’est dit pourquoi se réduire à faire un truc en plastique. On veut que les gens aient un truc qui ai du cachet, d’où l’idée de la pochette 45tours avec le CD à l’intérieur.

Donnez nous votre avis sur la crise de l’industrie du disque ?

Le disque est devenu du merchandising aujourd’hui, car ce n’est plus indispensable avec toutes les plateformes de téléchargement.
D’ailleurs je ne pense pas que les gens achètent moins de musique, ils n’ont jamais autant écouté de musiques différentes grâce à l’internet, mais le CD est vraiment devenu du merchandising comme un Tee-Shirt ou un badge.
Pour notre prochain album, on aimerait bien en faire un objet. Il faut bien sur que ça rentre en boutique et que ça soit commercial : donc ça sera un CD mais pourquoi pas un vinyle en plus, au moins en éditions limité pour nous (rires).

Comment s’est passé l’enregistrement de votre nouvel album (sortie prévue 2010) ?

On avait 30 morceaux de côté et le label nous a dit : « Vous voulez allez en studio très bien.. Vous avez 10 jours. Et nous on préfère ces titres là ». On a donc fait celles qu’ils préféraient en priorité et ensuite on en a enregistré le plus qu’on pouvait (rires). On a mis sur l’album celles que tout le monde aimait en priorité.
En fait, le studio coûtait assez cher : c’est l’ICP de Bruxelles avec un backline de malade, ils ont 15 « worly » des années 50… des synthétiser vintage …Quand t’arrive là c’est la récré !

On pourra trouver quoi dans votre prochain album ?

L’album est plus rock, tu retrouveras bien sur des éléments de l’EP.
On n’avait pas les moyens au niveau du son pour notre EP Teaser alors que là on a pu aller où on voulait. Très coloré, avec parfois des éléments psyché, soul.. tu verras.

Qu’est ce que vous pensez des labels indépendants par rapport aux majors ?

A mon avis, en tant qu’artiste tu débutes en indé et tu vises à signer un jour dans une major. Avant on était dans un label indépendant et on n’était pas si content, par ce que l’aspect commercial et familial n’était pas forcement là.
Quand on a négocié avec Sony et Universal, on s’est demandé : « Est-ce qu’on veut vraiment faire ça ? Dire ce qu’on nous dit de dire… » On a eu peur de perdre notre crédibilité artistique. Et en fait quand on est arrivé chez Mercury, ils nous ont laissé libre sur tout mais en nous donnant un avis souvent très constructif. Il y a un bon esprit d’équipe, c’est une jeune équipe dynamique, on travaille notamment avec Lucie Cherubin qui se démène et se tient au courant de tout ce qui se passe sur les blogs/webzines.

D’ailleurs vous aussi vous avez votre propre Blog sur votre site. Pourquoi ?

On ne fait pas de la musique pour être une Rock star inaccessible… On adore le contact, savoir pour qui on joue et en même temps c’est impossible de répondre à 200 emails par jour. Du coup, comme on aime bien écrire, on a fait ce blog. C’est par plaisir. Notre ancien site était plus élaboré mais vraiment moins personnelle alors que là tu as notamment les liens vers le Myspace, le Facebook et le Blog.

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