Bien plus passionnant que la non campagne pour les élections européennes, la quatrième édition du festival EuropaVox vient de fermer ses portes ce 31 mai à Clermont-Ferrand.


Cette année, l’évènement musical de ce printemps devait concurrencer la demi finale volcanique du championnat de France de Rugby entre l’équipe locale, l’ASM qui court depuis 9 finales après le fameux bouclier de Brennus et Toulouse. Cette échéance sportive régionale capitale  a finalement donné des couleurs bleu et or aux allées ensoleillées du festival concentré sur trois lieux, avec l’incontournable Coopérative de Mai et non loin, deux somptueux chapiteaux Magic Mirrors en bois.

EuropaVox proposait cette année encore une programmation bigarrée mêlant l’ultra grand public et commercial (Olivia Ruiz, Sliimy ou Charlie Winston) à des artistes plus exigeants (Soap & Skin, Get Well Soon, le collectif Kutü ou Loney Dear).
La République Tchèque était à l’honneur en tant que présidente en exercice de l’Union Européenne avec 4 groupes allant du Rock à l’Electro avec Airfare ou Cartonnage.

Car EuropaVox est avant tout un melting pot musical qui voit se mélanger des groupes de 16 nationalités différentes. Cette vocation européenne va se renforcer dès l’année prochaine puisque le festival mené de main de maître par François Missonnier est le premier lauréat musique actuelle dEuroglobe, bourse attribuée par l’Union Européenne pour promouvoir la diversité musicale européenne, pour faire circuler davantage d’artistes, toucher plus de public, tout en valorisant l’Auvergne, nouvelle terre promise de la scène musicale hexagonale.

Ainsi, EuropaVox prendra ses quartiers à Stockholm dès le mois de novembre prochain, puis invitera l’Espagne à Clermont-Ferrand en mai 2010 et enfin s’exportera à Bruxelles en novembre 2010.

C’est bien ce qui fait le charme et l’ambiance de ce festival où l’on entend parler une pluralité de langues quand on déambule,  sa pinte à la main, d’un chapiteau à un autre  dans les allées verdoyantes, la musique étant le nouvel Esperanto.

C’est donc la femme chocolat métamorphosée par la grâce du million de copies vendu de son précédent opus en Miss Météores qui a ouvert le bal le jeudi 27 mai,  sans surprises. Tantôt Castafiore se pavanant devant une psyché géante de conte de fée, tantôt petit rossignol suspendu à sa balancelle dans les cintres d’une Coopérative de Mai archi comble et acquise, Olivia Ruiz assume sans complexes son rang de Dionysos au féminin. Celle qu’il ne faut pas appeler « Madam' » virevolte, bondit, harangue, cajole, câline mais ne panique pas. Elle communie et communique avec son public en partageant ses crêpes aux champignons, en crachant sur le diable ou encore en faisant reprendre en chœur son hymne chocolatier anti régime d’avant l’été. C’est carré et efficace, avec des musiciens qui assurent, notamment le tromboniste sous caféine mais cela manque un peu d’émotion.

Olivia Ruiz - Crédit : Alain Grodard
Olivia Ruiz - Crédit : Alain Grodard

Le lendemain, EuropaVox proposait une soirée gratuite avec le terrifiant Sliimy qui est à Mika ce que l’Auvergnat Cola est au Coca Cola, un succès (damné ?), un ersatz pas désagréable au goût à la première gorgée mais qui devient vite écœurant si l’on en abuse. Il fallait plutôt ce soir là s’intoxiquer avec les Tchèques de Toxique qui ont mis le feu au Magic Mirror avec leur soul funk  pop-corn sortie du micro onde accompagnée de Becherovka ou de Slivovice bien frappées. Plus tôt dans la soirée, la fanfare allemande 17 Hippies (mais souvent avec plus de 30 participants) avait célébré le cosmopolitisme berlinois dans un invraisemblable patchwork musical mêlant musique yiddish façon Rabbi Jacob, bastringue de baloche, ou conjutos mexicains. C’était joyeusement bordélique et jubilatoire, un remède anti crise qui a illuminé les yeux et les sourires de l’auditoire.

Lyonnais qui revendique sa mauvaise foi car comme le dit Baudelaire, "Pour être juste, la critique doit être partiale, passionnée, politique...", Davantage Grincheux que Prof si j'étais un des sept nains, j'aime avant tout la sincérité dans n''importe quel genre musical...

Cela pourrait vous intéresser

Thelibertines-shiver

This is England !

Troublant enterrement pour The Libertines le jour où le premier ministre, Rishi Sunak se déshonore en faisant voter le projet de loi visant à expulser des migrants vers le Rwanda. Pauvre rishi perfide.
Europavox 2018

Europavox en éruption !

Europavox existe depuis 2006 et évolue encore ! Cette année la grande scène s’installe sur la pelouse Place du 1er mai pendant que la scène Factory occupera le parvis de la Coopérative de Mai sans oublier son Club !
LUH 2016

LUH est approuvé

En 2011, les médias dans leur grande majorité nous annoncé une révolution avec l’arrivée des mancuniens de WU LYF. La montagne accoucha d’une souris et Liam Gallagher coucha ces jeunes « NuitDebout » de Manchester.
Dionysos - Vampire de l'amour

Vidéo : Dionysos – Vampire de l’amour

Qui ne rêve pas d’embrasser tous les jours ? pourtant derrière cette petite ritournelle légère pointe la gravité métaphorique, la lutte victorieuse de Mathias Malzieu contre une maladie rare.

Plus dans Concerts (live reports)

Lescop @ La Rayonne | 09.03.2024

Photos : Lescop @ La Rayonne | 09.03.2024

Lescop fait son grand retour avec un troisième album Rêve parti qu’il a défendu sur la nouvelle scène de La Rayonne à Villeurbanne sous l’œil acéré de Fabrice Buffart.
Alela Diane@ Espace Albert Camus (Bron) | 23.11.2023

Photos : Alela Diane @ Espace Albert Camus | 23.11.2023

Ah Alela ! Notre histoire d’amour se poursuit avec Alela Diane qui une fois de plus a soigné bien des maux en chansons avec ses deux formidables musiciennes sur la très belle scène de l’Espace Albert Camus de Bron près de Lyon.