Détroit – Horizons

Detroit - Horizons
On savait les deux hommes plus ou moins proches au siècle dernier. En 2013, Cantat trouve une porte de sortie et un arc de triomphe d'entrée en la personne de Pascal Humbert. L'influence de la comète 16 Horsepower plane donc sur l'Horizon(s). Et fait franchir l'Atlantique à Cantat. Inespéré.

On peut déjà en vouloir à Détroit. Grâce à eux, les scènes de la Fête de la Musique 2014 devraient être polluées par une ribambelle de groupes pénibles qui s’essaieront à la reprise, comme le chanteur de Noir Des’ tu vois, de Léo Ferré. Conclusion d’Horizons, Avec Le Temps risque d’être malmenée dans les prochains mois. Pauvre Léo.

Détroit – Deezer Sessions

Discographie

On peut aussi en vouloir à Détroit d’accueillir des membres des affreux Shaka Ponk.
Enfin, on peut en vouloir à Pascal Humbert d’avoir laissé passer des textes plus ou moins faciles. Ma Muse et ses paroles (Ça m’inspire chaque fois que je respire ton essence complice qui, goutte à goutte, s’immisce en moi…) font stresser. Allons-nous vers une caricature ?

Détroit – Droit dans le soleil

Enfin, on peut en vouloir tout court à Détroit. Ou en vouloir plus. Oui car entre les deux frontières Détroit – 1 et Détroit – 2 qui découpent ce disque en trois parties, de grands moments se font jour. Les feulements d’Horizon et la voix écorchée de Droit Dans Le Soleil remportent l’ensemble des suffrages. Le très anglo-saxon Pascal Humbert permet de faire surgir des moments de grâce avec les très classiques Le Creux De Ta Main et Null And Void qui prennent une certaine épaisseur américaine. L’ombre de Jeffrey Lee Pierce survole ce disque.
Impeccablement produit par Bruno Green, Horizons et les cordes de la violoncelliste belge Catherine Graindorge permettent le retour de Sa Majesté déchue.

Détroit - Horizons

Tracklist : Détroit - Horizons
  1. Ma Muse
  2. Glimmer In Your Eyes
  3. Terre Brûlante
  4. Détroit - 1
  5. Ange De Désolation
  6. Horizon
  7. Droit Dans Le Soleil
  8. Détroit - 2
  9. Le Creux De Ta Main
  10. Sa Majesté
  11. Null And Void
  12. Avec Le Temps

Détroit – Horizons
7/10
Pouet? Tsoin. Évidemment.
3 réponses sur « Détroit – Horizons »

Comme toujours avec Cantat à mon avis, le chant en anglais ne lui va pas.
Sa magie se situe dans ce chant envoûtant, habité maniant cette poèsie si particulière, usant et abusant du jeu de mot, de rimes aléatoires, d’image opaques et opposées tel le soleil et l’acier. Peu importe le sens finalement, peu importe surtout de chercher une rapprochement avec la vie de l’artiste. Ces mélodies, ces mots porté par ce chant envoute toujours autant 10 ans après.
La magie est intacte, d’immenses titre comme Horizons le prouve. Cet album montre à quel point l’Artiste n’a rien perdu de sa superbe, les compositions de sont pas en reste, rappellent les meilleurs heures mélancoliques de Noir désir. Toutefois, il manque à cet album une certaine urgence qu’un Creux de ta Main limite parodique ne comble pas.
Tel Noel G sans son Liam ;) , Bertrand sans Sergio semble limité, condamné aux rythmes lents, à la mélancolie, à la maturité excuseront certains. On est pas près de revoir le souffle d’un Tostaky chez Cantat, mais en l’occurrence cela n’est pas si grave, cela lui va plutôt bien à l’heure actuelle.

J’avais de nombreux a priori qui n’avait aucun rapport avec la musique, l’album les a tous balayé. Ca ne sera pas le plus marquant de sa carrière, on ressent tout de même l’absence des ses acolytes, et ce ne sont pas du tout ses meilleurs textes. Mais tout de même; la magie est là, comme sur chaque album de Noir Désir en leur temps, l’artiste m’avait manqué, la musique le chant les mots. Un point c’est tout.

Je vous rejoint pleinement M.J!
La magie est intact!
Et après être passé, dans l’attente d’un éventuel retour, par l’album « Chœurs », où plus que jamais je n’ai plus douté de ses capacités vocales (écoutez simplement « Révélation de l’oracle » pour vous en convaincre avec moi) je dois bien avouer que ses mots, ses textes, ont continué de cruellement me manquer.
Alors oui, là aussi on ne retrouve pas noir désir. Bien au contraire quelque part, puisque jamais aucun de leur album n’avait été aussi accessible!
Mais justement ses textes sur « Horizons »…
Fait rare d’ailleurs sur ce sujet il l’a lui même déclaré à la presse: il avait des choses à dire pour ce retour.
Et la dessus… Personnellement, je dis que c’est fait de façon magistrale!
Car même si certains y voient peut être quelques rimes mal habiles, l’émotion est au rendez vous! (Au point où je me demande si j’ai déjà été bouleversé de la sorte en écoutant un nouvel album?)
C’est aussi dans cette déconcertante accessibilité que je ne peux m’empêcher d’espérer voir en un titre comme « Le creux de ta main », comme une promesse d’un retour vers ce rock parfois si explosif où il exultait comme nul autre!

Et en parlant d’espoir…
Il avait des choses à dire…
Ça n’engage que moi, mais n’est ce pas là peut être justement la raison du départ de Sergio?
Ne parlait il pas alors justement de « désaccords émotionnels avec Bertrand Cantat »?
Et à l’écoute d’ « Horizons », ne peut on pas parfaitement comprendre ce point de vue?
Bonne question! Mais dont je me fout de la réponse si ce n’est pour espérer le plus fol espoir!
Et si maintenant que les choses étaient dites…

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