Bertrand Betsch vient de publier, via Microcultures, son nouvel album La Vie Apprivoisée. Dompteur de mots et dresseur de notes, Betsch s'est apprivoisé sur ce disque et offre une ingénieuse compilation de morceaux de grande qualité. Mais il y a quelque chose de sauvage sur ce disque. Né sur les cendres du post punk, Betsch chasse à l'instinct et va là où les mots font mouche et où les mélodies sont indomptables.


L’album La Vie Apprivoisée est donc réservé aux heureux Microcultivateurs pour le moment. Il sera disponible via le label Les Imprudences au mois de septembre 2016.

Bertrand Betsch

Comment t’es-tu retrouvé sur Microcultures ?


Bertrand Betsch : Je ne sais plus trop…



Discographie

Parce que tu as fait Lithium, PIAS, 3H50.


Bertrand Betsch : Il y a eu EMI avant PIAS.



3) 3H50 et…


Bertrand Betsch : Les Imprudences, label qu’Audrey Betsch et moi-même avons fondé.
En fait j’appartiens à une sphère d’artistes qui est connectée à Microcultures.
 C’est sans doute par Orso Jesenka que je me suis retrouvé sur Microcultures. C’est un artiste qu’Audrey Betsch avait découvert et que nous avions fait signer sur 3H50, et c’est lui qui après a dû m’orienter vers Microcultures avec lesquels il a été amené à travailler.


Et tu le vis comment le fait d’être sur un label spécialisé dans le crowfunding ?
Que penses-tu de ce modèle de développement ?

Bertrand Betsch : Petite précision : Microcultures est avant tout pour nous une plateforme de crowfunding qui nous permet de financer des projets, même si par ailleurs nous avons noués des liens qui font qu’ils participent à la distribution des albums de notre label. Nous travaillons avec eux parce que nous partageons des identités et des valeurs communes.

Je trouve que c’est un modèle de développement idéal dans le sens où tu es en rapport direct avec les gens qui écoutent ta musique. L’argent, tu sais où il va, c’est tracé.

Pour ce crowfunding j’envoie une newsletter par mois dans laquelle j’explique aux contributeurs les avancées de mon projet. Et cette newsletter continuera au-delà de la sortie du disque afin de maintenir le lien et d’informer les personnes sur mes nouveaux projets et sur les projets de notre label. Cela permet de créer un lien continu entre l’artiste et son public. Pour moi c’est très intéressant. C’est une avancée majeure. Avant les artistes étaient des gens un peu inaccessibles. Je n’ai jamais aimé cette façon de mettre les artistes sur un piédestal. Après c’est aussi une façon de mettre les disques dans un système de préventes, de partager des choses inédites et à terme de fidéliser les gens.




Dans une interview que tu as donnée pour les Inrocks au début des années 2000 tu te définis comme un animal asocial. Sur ta facture de téléphone, tu n’avais que le prix de l’abonnement… Aucune communication avec le reste du monde. Ce nouvel album, La Vie Apprivoisée, est un constat sur ton évolution ? Tu t’es socialisé ?

Bertrand Betsch : 
Oui j’ai pas mal changé depuis. Je suis sorti de mon autisme pour aller plus vers les gens même si j’ai toujours besoin de silence et de solitude. J’éprouve la nécessité d’avoir des rapports humains, d’avoir un minimum de vie sociale. Cela nourrit mes affects. Mais ces échanges avec les autres ne sont possibles qu’à la condition d’avoir des moments de recueillement. La création est indissociable de l’exercice de la solitude. Si tu es en permanence dans la représentation, dans la nécessité de faire figure, tu ne peux développer d’espace propre à la réalisation d’une œuvre, quelle qu’elle soit. Si je ne peux me régénérer dans la solitude et le silence, alors mes forces motrices s’épuisent.


Tu t’es apprivoisé ?

Bertrand Betsch : Oui, j’ai appris à prendre ce qu’il y a de bon dans la vie et à faire avec les choses moins bonnes.

Parce que le titre La Vie Apprivoisée est barré !

Bertrand Betsch : Ce n’est pas moi qui ai fait l’artwork. Quand je confie l’artwork à quelqu’un, je lui donne carte blanche.
Je ne sais même pas pourquoi le titre est barré. Je trouve cela intéressant d’un point de vue graphique. Mais également d’un point de vue sémantique. Cela interroge et donne matière à l’interprétation. Si je devais en donner une interprétation je dirais qu’apprivoiser la vie est un travail quotidien et que jamais rien n’est acquis définitivement.

Qui a fait la pochette ?

Bertrand Betsch : C’est un ami Français qui s’appelle Morgan Miranda. Il est graphiste à New York.
J’adore l’objet. J’en ai marre de voir ma gueule (et la gueule des autres artistes) sur les pochettes d’albums. J’aime ce qui est graphique et ce qui ménage une part de mystère. J’adore le travail qu’a fait Peter Saville sur Factory. Un des albums les plus marquants visuellement sortis récemment est pour moi l’album de Bertrand Belin, Cap Weller.

Tu aimes l’objet disque ? Le vinyl, le compact disc…

Bertrand Betsch : Le vinyl, non.
Je n’ai jamais été attaché à ce format. Je trouve l’objet beau mais le support me semble trop fragile. J’ai dû racheter quelques disques car je les avais écoutés tellement de fois que le son était devenu inaudible. Il y a beaucoup d’intox sur le vinyl. Tout le monde prétend que c’est mieux d’un point de vue sonore mais j’ai lu que 46% des personnes qui achètent un vinyl ne l’écoutent pas (en revanche il l’écoute en mp3 avec le lien qui figure généralement dans l’emballage).
La tendance lourde est la dématérialisation du disque. L’objet CD et l’objet Vinyl ne vont perdurer que comme objets de collection. La vérité c’est que la musique s’écoute maintenant en streaming et que l’on ne peut rien faire contre ça. En ce qui me concerne, je suis moins attaché à l’objet disque qu’à l’objet livre. Après, tout dépend du CD. Un CD crystal n’a pour moi strictement aucune valeur. Par contre un beau Digipack comme celui de Pain-Noir présente beaucoup d’intérêt.

Et quel vinyl as-tu usé jusqu’à la corde ?

Bertrand Betsch : Je pense plus particulièrement à un maxi de Trisomie 21 qui s’appelle Joh’ Burg. Les deux morceaux de la face B, Il Se Noie et La Fête Triste, sont importants pour moi.

Trisomie 21 – Joh’ Burg

Tu as pu enregistrer trois titres avec une chorale. Elles sont importantes pour toi ces chansons ?

Bertrand Betsch : C’est un ensemble de choses. Il y a eu Salomé Perli, cette violoniste invitée par Marc Denis (le producteur de l’album) qui a joué un rôle très important et a fait un travail remarquable. Elle est à la fois très technique, elle connaît tous les styles de musique, elle a énormément d’à propos et elle a une très grande faculté d’improvisation (ce qui n’est pas toujours le cas des musiciens qui sortent du Conservatoire). Il y eu aussi Yan, le batteur. Cela faisait longtemps que je n’avais pas travaillé avec un batteur. Il a amené un côté vivant à des morceaux sur lesquels j’avais posé de simples loops. Marc a fait les guitares et les basses et tout le travail de disign sonore de l’album. C’est le grand architecte de l’album. Et enfin, il y a eu la chorale. Faire chanter une chorale sur certaines de mes chansons est un des fantasmes que j’ai depuis longtemps. Le voilà réalisé. Cela donne une ampleur à certains refrains. Quelque chose de bigger than life. J’imagine, inconsciemment, que la chanson « Lumières » de Manset est pour beaucoup là-dedans.

Et comment définirais-tu ce disque par rapport au reste de ta discographie ?

Bertrand Betsch : C’est un contre-pied. C’est un disque positif, solaire, porteur d’espoir, et cela même si subsiste une part de mélancolie qui reste bien sûr mon ADN.
C’est presque une commande de ma femme, Audrey. Suite à l’échec du double album La Nuit Nous Appartient qui a été défini comme très sombre (alors qu’en fait il est rempli d’une grande vitalité, je trouve), elle m’a demandé de faire des chansons positives. Au début, c’était comme un exercice de style. Mais j’ai fini par y trouver mon compte. J’ai abordé des sujets  que je n’aurais pas abordés auparavant. J’ai aussi modifié ma façon d’écrire. En vieillissant je m’aperçois que le champ des possibles ne fait que s’ouvrir et j’entrevois le nombre infini de territoires que je peux explorer. Que ce soit en matière de paroles, de musique et d’arrangements.
Il y a des artistes qui en vieillissant s’enterrent dans leur propre sillon et finissent par se caricaturer. Finalement ils perdent de leur pertinence. Quant à moi, plus je vieillis plus je gagne en liberté et plus j’ai le sentiment de pouvoir aller vers de multiples horizons.
Là où je suis très satisfait de l’album, c’est que quand je l’écoute je me sens bien. C’est un disque qui génère du bien-être sans pour autant être dans la tiédeur, le mielleux et tomber dans la facilité. Les chansons paraissent couler de source alors que certaines d’entre elles sont plus complexes qu’elles n’y paraissent (je parle surtout de la construction musicale).

La Vie Apprivoisée pourrait être une excellente B.O pour un film de Woody Allen… Du moins c’est l’impression que ça me donne.

Bertrand Betsch : Ah oui. Tu es le premier à me dire ça. Je suis assez surpris. Je t’avouerais que cela doit faire 20 ans que je n’ai pas vu un film de Woody Allen. Mais ta remarque me fait penser à des messages que je reçois parfois de la part de ceux qui écoutent ma musique : à savoir que mes chansons constituent comme une part de la B.O. de leur vie. Genre de choses qu’il est toujours infiniment touchant et gratifiant à entendre.

Toutes les chansons ont été écrites au même moment ?

Bertrand Betsch : C’est très mélangé. Par exemple, le titre « Où tu vas » date de 1993. Il est donc très antérieur à mon premier album, « La Soupe à la grimace », paru en 1997.

Tu te promènes dans ton répertoire…

Bertrand Betsch : Oui, je ne me dis pas qu’il me faut écrire dix ou douze morceaux pour un album.
Je n’écris pas pour un album en particulier. J’ai un stock de chansons et je pioche dedans. Là il y a des titres très récents, d’autres plus anciens. La gageure était de faire rentrer ces morceaux dans un ensemble homogène, sachant que pour certaines d’entre elles, plus de 20 ans les séparent.

Et La Beauté de Monde ? Quelle est son histoire ?

Bertrand Betsch : C’est un morceau récent. Le morceau s’appelait Le Chagrin du Monde et il est devenu La Beauté du Monde. Mais au fond c’est la même chose. Le chagrin et le malheur ne sont perceptibles qu’à proportion de ce que la beauté et la joie sont ressenties. La tristesse et la joie marchent ensemble.
Je souffre d’hypersensibilité, donc je reçois les émotions de façon décuplée.
Je ressens le chagrin du monde de manière très forte et très violente. Idem pour la beauté du monde et la joie de vivre. Il y a cette phrase de Camus : « Il n’y a pas d’amour de vivre sans désespoir de vivre. »
Il faut traverser des périodes de désespoir profond pour ressentir des moments de joie profonde ».
Ce morceau évoque le fait de se mettre dans de bonnes dispositions pour recevoir ce que la vie peut vous offrir de meilleur. Avec l’âge, j’apprends à savourer les moments de bien-être et quand bien même ce ne serait que sursis.

Et il te faut des conditions particulières pour écrire ?

Bertrand Betsch : Pour cet album, j’emmenais ma belle-fille à la piscine régulièrement. Ses séances de natation duraient deux heures. J’étais dans les gradins et j’écrivais pendant ces deux heures dans un cahier.
Après je reprenais le texte, je le coupais et je le retravaillais jusqu’à obtenir sa quintessence.

Tu arrives à écrire dans un endroit comme une piscine ?

Bertrand Betsch : Oui j’arrive à me mettre dans une bulle assez rapidement. Je ne suis pas assujetti à un cadre. Pour être plus précis, je crois que tout est lié à l’inspiration. Ces moments d’inspiration arrivent de façon très naturelle. Quand un texte arrive, il arrive. Ce peut être n’importe où. J’ai toujours un cahier avec moi. Mais il y a toujours ce que j’appelle une amorce. Une phrase ou deux, une idée, un titre. Pour prendre un exemple, Du Vent dans tes mollets est le titre d’un film. Je crois que je n’ai même pas vu le film (ou alors je ne m’en souviens pas). Mais j’ai noté ce titre dans un cahier car je le trouvais très beau et très inspirant. Après avoir posé cette amorce, il y a un processus de maturation inconscient plus ou moins long (de quelques jours à quelques mois). L’idée fait son chemin dans ma tête sans pour autant que j’y réfléchisse. Et puis un jour, sans crier gare, le texte qui s’y rattache arrive d’un coup d’un seul, comme la pomme tombe de l’arbre.

Et la musique ?

Bertrand Betsch : Avant j’écrivais la musique et le texte en même temps. Désormais je pars toujours d’un texte déjà assez abouti mais que j’ajuste en fonction de la musique que je compose.
Pour la composition, il n’y a pas de règles. Je peux partir d’un sample (comme pour le titre La Beauté du monde), d’une suite d’accords au piano (comme pour la chanson La Vie Apprivoisée) ou encore d’une guitare (comme pour Il Arrivera).

Et comment s’est passé ton concert à La Menuiserie ? Des dates se mettent en place ?

Bertrand Betsch :Oui, très bien. Des dates se mettent en place. Tout ça commencera à partir de septembre, au moment de la sortie du disque. Je vais revenir jouer à Paris à l’automne 2016.

TOP 11

1) Quel disque tu attends le plus ?

Bertrand Betsch : Très honnêtement ? Mon prochain album.


Il est déjà en cours d’écriture ?

Bertrand Betsch : J’ai déjà 50 titres.

Ah oui tu es très prolifique.

Bertrand Betsch : Pas tellement. J’écris par périodes depuis 25 ans et pour finir les chansons s’accumulent. Je n’écris pas énormément de chansons par an, c’est juste que je fais cela depuis très longtemps.
Et tu n’as jamais produit un artiste ?

Je suis en train de produire le premier album de Jérémie Kiefer… Hier j’étais en studio avec lui et j’y retourne demain.

2) Ton disque préféré de Manset ?

Bertrand Betsch : Je ne sais pas si c’est son meilleur album mais c’est celui que j’ai le plus écouté… J’ai dû l’écouter 500 fois au moment de sa sortie, c’est Prisonnier de L’Inutile.

3) Ta chanson préférée de Leonard Cohen ?

Bertrand Betsch : Famous Blue Raincoat.

https://www.youtube.com/watch?v=6fMnF0Fvdpo

4) Le producteur de tes rêves ?

Bertrand Betsch : Martin Hannet.

5) Le meilleur endroit pour voir un concert ?

Bertrand Betsch : Cela dépend de la nature du concert. Cela va du concert en appartement au P.O.P.B.

6) Le meilleur endroit pour faire un concert ?

Bertrand Betsch : 
En ce qui me concerne, une salle avec des places assises et une jauge de 100 personnes. C’est idéal pour le style de concert que je donne, c’est-à-dire intimistes et dépouillés. Il faut qu’il y ait une place pour le silence. L’énergie rock (que j’aime beaucoup mais que je ne pratique pas) se vit debout. Pour recevoir mes chansons il faut pouvoir être dans une forme de recueillement, chose que la position debout ne facilite pas. 



7) Le disque qui va forcément te décevoir ?


Bertrand Betsch : Celui de Radiohead.



8) Si tu pouvais tourner un rockumentaire sur un artiste (mort ou vivant) ?


Bertrand Betsch : Ce ne serait pas sur un artiste mais sur le post punk.



9) Un artiste mort avec qui tu aurais aimé boire un verre ?


Bertrand Betsch : Aucun. Je n’ai pas ce rapport avec les artistes. Je juge les œuvres. Les auteurs des œuvres ne m’intéressent pas. Par exemple, Manset a l’air d’être complètement imbuvable et imbu de sa personne (ce qui n’enlève rien à la grandeur de son œuvre). Je n’ai aucune envie de le rencontrer. Ce qui m’intéresse ce sont vraiment les œuvres.



10) Un romancier qui aurait dû se mettre à chanter ?


Bertrand Betsch : Je n’ai pas d’idée.


11) Et un chanteur qui aurait dû se mettre à écrire ?


Bertrand Betsch : Daniel Darc.

Pouet? Tsoin. Évidemment.

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