Si Gareth Dickson m’était conté

Gareth Dickson et sa guitare seront bientôt en France le temps de quelques concerts. Avec son quatrième album, Orwell Court paru chez Discolexique en 2016, Gareth Dickson a réussi à imposer un jeu de guitare totalement unique. Capables de faire planer un régiment entier de légionnaires avec seulement deux accords, les morceaux de Dickson devraient être remboursés par la Sécurité Sociale.


Comment as-tu appris à jouer de la guitare ?

Gareth Dickson : Quand nous étions enfants, j’avais l’habitude d’écouter des groupes de métal avec mon cousin. Je devais avoir 10 ans. J’ai adoré le son de la guitare et j’ai donc économisé de l’argent pour m’en acheter une. Mes parents m’ont ensuite emmené prendre des leçons avec un professeur du coin qui jouait de la musique folklorique traditionnelle. Il m’a montré les bases, quelques accords et comment tenir l’instrument. Je pense avoir suivi des cours pendant deux ou trois ans. J’ai surtout appris pendant mon adolescence et au début de la vingtaine à jouer du Led Zeppelin, Nick Drake, Bert Jansch, etc. Pendant un de mes concerts, quand j’avais une vingtaine d’années, j’ai rencontré un guitariste classique qui m’a proposé de donner quelques leçons pour améliorer ma technique. Je crois que j’ai eu cinq ou six leçons avec lui. Il m’a montré de nombreuses choses dont certains exercices que j’ai continué à faire seul pendant quelques années. Cela a complètement changé mon jeu. J’ai maintenant une technique de jeu plus ou moins « classique » tout en connaissant très peu de théorie.

Et quelle est la première chanson que tu as réussi à jouer ?

Oh…. Ça fait un bout de temps. Je pense probablement quelque chose comme Greensleeves. Quand j’étais adolescent, je me souviens que Bron Yr Aur, un morceau instrumental de Led Zeppelin, m’a permis d’améliorer de mon jeu.

https://www.youtube.com/watch?v=2YZ_lIpG1XQ

Tu es de Glasgow. C’est une ville qui a compté pour toi ?

Glasgow a été une ville importante pour moi en tant que musicien car la musique est un pan important de la vie de ses habitants. Chaque personne que tu rencontrés à Glasgow joue dans un groupe. Et il y a beaucoup de petits endroits où tu peux jouer même si tu débutes. J’ai joué pendant de nombreuses années au Nice N Sleazy, un pub réputé qui faisait des scènes ouvertes. C’est vraiment là où j’ai appris à jouer en live. Je pense pas que j’aurais eu cette chance dans beaucoup d’autres villes. Désormais je joue principalement à l’étranger donc ce n’est plus aussi important pour moi d’être de Glasgow, mais j’aime toujours l’endroit.

Quels sont tes groupes écossais préférés ?

Bonne question, je ne suis pas très au fait de la scène musicale écossaise à l’heure actuelle car je ne ressens pas vraiment de lien particulier avec elle. Quand j’étais jeune, j’aimais bien Belle and Sebastian, et les débuts de Mogwaï.

Tu vas bientôt donner des concerts en France. Quelle est ta relation avec ce pays ?

Quand j’étais jeune, je venais dans le nord de la France pour passer des vacances avec ma famille. Je tourne aussi en France depuis longtemps j’ai donc l’impression d’avoir un lien fort avec le pays. La France est un pays où ma musique reçoit un bon accueil et c’est un endroit où j’ai beaucoup de bons souvenirs. C’est toujours un plaisir de revenir.

Comment as-tu rencontré le label Discolexique ? Et le label Inpartmaint

J’ai rencontré Christophe qui dirige Discolexique par hasard. Il m’a envoyé un courriel à l’improviste après avoir entendu ma musique pour me demander si j’avais besoin d’aide pour organiser des concerts en France. A l’époque je faisais ça moi même… Ce fut donc assez génial d’avoir quelqu’un pour s’en occuper. Nous nous sommes rencontrés et nous nous sommes bien entendus. Il m’a alors demandé s’il pouvait rééditer certains de mes anciens albums sur vinyle… Ce qui a été fait. Depuis lors, nous avons une collaboration assez étroite. J’ai rencontré les gars d’Inpartmaint au Japon par l’intermédiaire de Taylor Deupree qui dirige 12k Records à New York et avec qui je travaille depuis longtemps. Inpartmaint m’a aidé à construire quelque chose au Japon.

Et qui est Kotryna Ula Kiliulyte ?

Kotryna était une bonne amie de ma copine et est désormais une bonne amie. Elle vient de Lituanie et est venue à Glasgow pour étudier la photographie à la Glasgow School of Art, une école qui attire des gens du monde entier. C’est une artiste et une photographe vraiment incroyable et j’ai été extrêmement chanceux d’avoir de pouvoir utiliser ses clichés pour la pochette de l’album et la promotion d’Orwell Court.

Pink Moon est ton disque préféré. Comment l’as-tu découvert ?

J’ai découvert Nick Drake au collège grâce à un ami. Ce n’était pas l’amour à la première écoute, peut-être parce que c’était assez différent de ce que j’avais entendu jusque-là, mais il est rapidement un vrai « héros ». J’ai joué la compilation Way To Blue en répétition pendant longtemps avant de mettre la main sur Pink Moon, qui devenu un de mes disques préférés. Pour moi, Nick Drake a eu le don d’écrire des mélodies qui sont certes comparables à celle des autres grands compositeurs mais sa capacité de capturer l’émotion avec celles-ci est incomparable.

Gareth Dickson - Orwell Court

Gareth Dickson
Orwell Court de Gareth Dickson est disponible chez Discolexique.
Gareth Dickson sera en concert les :

Gareth Dickson et House of Wolves partageront l’affiche lors des concerts de La Roche-sur-Yon et de Laval.

Gareth Dickson

Tracklist : Gareth Dickson - Orwell Court
  1. Two Halfs
  2. The Big Lie
  3. Snag With The Language
  4. The Hinge Of The Year
  5. Red Road
  6. The Solid World
  7. Atmosphere

English text

How did you learn to play guitar ?

Gareth Dickson : I used to listen to metal bands with my cousin when we were kids, probably around ten years old i think. I loved the sound of the guitar so I saved up money from a paper round and went to a shop on my own and bought one. My parents then took me for lessons with a local teacher who played traditional folk music, and smoked a lot of roll ups. He showed me the basics, some chords and picking patterns and how to hold the instrument. I think I got lessons there for two or three years and from then on was mostly self taught through my teenage years and in to my early twenties, learning songs by Led Zeppelin, Nick Drake, Bert Jansch etc as a way to improve. In my mid twenties when I was playing solo gigs I met a classical guitarist who offered to give me a few lessons to improve my technique. I think I got literally five or six lessons with him but in that time he showed me a lot and gave me some exercises which I continued to do on my own for a couple of years after that. This changed my playing completely. I now have more or less « classical » playing technique but I know very little music theory.

Do you remember the first song you managed to play ?

That would be a long time ago, I think probably something like Greensleeves when I was a kid. But in my teenage years I remember one big song which really improved my playing was Bron Yr Aur, an instrumental by Led Zeppelin.

You are from Glasgow. It’s important for you ? Do you love your city ?

It definitely has been an important city for me as a musician because music is a huge part of this place, everyone you meet is in a band and there are many small venues to play in when you’re starting out. I played at an open mic night in a well known pub in Glasgow called Nice N Sleazy nearly every week for many years. This is really where I learned to play live, which is a very different skill to playing in the house. I’m not sure I’d have had this chance in many other cities. These days I mostly play abroad so it’s not quite so important to me to be from Glasgow anymore, but I still love the place.

What are your favorite scottish bands ?

Good question, I don’t really follow much of the Scottish music scene at present because I don’t really feel any special connection to it any more. When I was growing up I loved Belle and Sebastian, and Mogwai in their early days.

You will play some french gigs.. What’ your story, your relationships with France ?

I used to come to the north of France for family holidays when I was young, and I’ve been touring in France for a long time too, so I feel like I have a strong connection with the country. France is a country where my music gets a good response, and a place I have lots of good memories of, so I always love to come back.

How did you meet Discolexique ? And Inpartmaint ?

I met Christophe, who runs Discolexique, by chance really. I think he heard my music somewhere and emailed me out of the blue to ask if I needed any help booking concerts in France. At the time I was doing my own booking and so it was great to have someone help me with this. We met and got on well and he asked if he could re-release some of my old albums on vinyl, which he did. Since then we’ve been working together very closely. I met the guys at Inpartmaint in Japan through Taylor Deupree who runs 12k Records in New York who I also have been releasing with for a long time. Inpartmaint have been great in helping me to build something in Japan.

Who is Kotryna Ula Kiliulyte ?

Kotryna was a good friend of my girlfriend and is a good friend of mine now also. She’s from Lithuania and came to Glasgow to study photography at Glasgow School of Art, a school that attracts people from all over the world. She’s a really amazing artist and photographer and I was extremely lucky to have her work on the photos that we used for the album cover and promotion of Orwell Court.

Pink Moon is one of your favourites of all time. How did you discover this LP ?

A friend introduced me to Nick Drake a long time ago when I was at college. It wasn’t love at first listen, maybe because it was quite different to what I’d heard up until that point, but he soon became a real hero of mine. I played the compilation « Way To Blue » on repeat for a long time before I got my hands on Pink Moon, which soon became one of my favourite albums. For me Nick Drake had a gift for writing melodies that’s up there with any of the great composers, he may not have developed this in to writing symphonies, but his ability to capture an emotion with a melody is on a par with anyone.

Pouet? Tsoin. Évidemment.

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