[EXCLU] À la lueur, premier EP de SiAu !

SiAu © Severin
On vous avait fait découvrir le sioux de la chanson électronique SiAu avec nos rituelles 5 questions, il nous commente titre par titre son nouvel EP, À la lueur qui sort le vendredi 8 juin en exclusivité pour SK*. Mais avant d'écouter ci-dessous attentivement À la lueur, SiAu a répondu à quelques questions pour mettre en lumière son projet afin de mieux cerner son univers.

SiAu © Severin
SiAu © Severin

Déjà pourquoi ce nom ? avec cette graphie ?

C’est un surnom que je me suis inventé quand j’étais enfant. C’est simple, c’est la contraction de mon prénom et de mon nom de famille.

Discographie

Peux-tu nous parler de ton parcours musical ? tu es autodidacte ?

J’ai appris le piano classique pendant mon enfance mais je n’étais pas scolaire, je n’ai jamais réussi à bien lire la musique. J’ai appris à développer mon oreille comme une alternative aux difficultés que j’avais à déchiffrer une partition. La composition est devenue, en fait, mon moyen de faire de la musique sans avoir à apprendre. J’ai ensuite étudié la musique improvisée et l’harmonie qui m’ont donné l’envie d’écrire des chansons. Plus tard j’ai découvert la musique sur ordinateur, la synthèse et les effets qui sont devenus mes nouvelles addictions.

Tu qualifies ton EP de chansons électroniques, peux-tu expliquer ? Quelles sont tes influences dans ce domaine, plutôt anglo-saxonnes ou francophones ?

J’ai toujours aimé les mélodies et quand j’étais enfant j’écoutais les Beach Boys parce qu’il y a une richesse harmonique imparable notamment dans l’arrangement des chœurs de Brian Wilson. Adolescent, je me suis plongé dans la britpop de Radiohead notamment, le rock et le lyrisme de Jeff Buckley. À la fin du lycée, j’étais fasciné par la french touch de Daft Punk ou de Air qui est d’ailleurs un de mes groupes préférés aujourd’hui. Depuis, j’ai découvert Bon Iver, James Blake, Sampha, James Vincent McMorrow qui sont des artistes qui me donnent envie d’écrire parce qu’ils osent confronter les genres, et ne restent pas dans leur zone de confort. Le français est ma langue natale, j’ai toujours voulu chanter dans ma langue mais il est vrai que mes influences musicales sont souvent ailleurs.

James Vincent McMorrow – This Old Dark Machine | SK* Session

Cela va te paraître étrange mais en écoutant l’EP, j’ai pensé au dernier Jean Louis Murat qui a sorti Travaux sur la N89, très électronique. Cela te parle ?

Je n’ai pas encore pris le temps de l’écouter mais j’en ai perçu des passages qui m’ont semblé très expérimentaux. J’apprécie les artistes comme Murat qui produisent énormément et qui prennent des risques. Pour moi, c’est un modèle. Il est autonome, il a son studio depuis longtemps dans le Massif central… Il produit les albums qu’il veut et si ça ne rencontre pas le succès à chaque fois, ça ne fait rien. Sa démarche est saine et sincère et ça me plait que tu ais pensé à lui en écoutant mon EP.

Comment crées-tu tes titres ? En home-studio ? Le texte puis la musique ?

Dans un premier temps, j’essaye de ne pas trop toucher aux machines et d’avoir une chanson qui me plaît dépouillée, juste un son de clavier et la voix. Le texte et la musique se rencontrent en permanence, c’est un va-et-vient qui peut durer longtemps… Un matin, il y a une nouvelle chanson qui naît mais, en général, un bout de mélodie ou certains mots existent déjà depuis quelques mois…

J’étais à Nîmes ce week-end au TINALS, que représente pour toi l’Occitanie ?

C’est ma région de cœur. Je suis né à Avignon mais j’ai grandi dans des villages proches de Montpellier jusqu’à mes 18 ans. J’éprouve une grande émotion quand je pense à tous mes souvenirs là-bas. Les gorges de l’Hérault, le lac du Salagou, la Méditerranée et puis Montpellier bien sûr, ma ville, mes potes, les teufs…

Quelle symbolique pour cette pochette avec cette fleur phallique ?

D’abord, c’est simplement ma fleur préférée. Le rouge, c’est le courage, la force, l’audace. Cette fleur, c’est le désir. Faire de la musique, chanter ses chansons, les jouer sur scène, pour ça il faut de la passion mais aussi de l’envie, faire le choix de l’inconfort, ne pas trop gagner sa vie pendant quelques années et y croire à fond.

Quel est ton dernier coup de cœur cinématographique ? musical ?

J’ai adoré Call Me by Your Name au cinéma, il m’a fait du bien. C’est un hymne à la liberté. Laisser ses émotions être ce qu’elles doivent être. C’est très beau.
L’album de Marc Mélia, Music for prophet en boucle dans mes oreilles, il me détend, j’adore les sons, c’est uniquement instrumental et tu planes vraiment très haut quand tu écoutes ça.
Un titre de Bagarre, Béton Armé c’est l’artiste Lombre qui m’a fait découvrir ça, très puissant.

Bagarre – Béton armé

SiAu commente son premier EP, A la lueur

  1. De l’inconnu
    J’ai dévoré la série The Leftovers qui m’a indirectement inspiré De l’inconnu.
    J’avais envie de plonger dans mes souvenirs, parler des choses que l’on a pu percevoir avant de les analyser. Avant de connaitre le nom des arbres, on les a touchés, on y a grimpé.
    Je ne dirais pas qu’il s’agit là de nostalgie mais plutôt d’une sorte de quête spirituelle. J’aime redécouvrir ce que je pensais avoir oublié.
  2. Ce soir Je sors
    J’ai débarqué un jour en banlieue parisienne après avoir vécu dans différents coins de France. D’abord un peu perdu suite à des péripéties personnelles, j’avais enfin retrouvé une certaine sérénité.
    Je me suis réfugié dans cette petite chambre où j’avais en priorité installé mon clavier et deux enceintes.
    Dans mon smartphone dormaient une centaine de petits enregistrements qu’il fallait que je trie. Je suis tombé sur une suite d’accord qui me plaisait mais il manquait la mélodie de voix qui en ferait une chanson.
    Un après-midi enfermé dans cette petite pièce où le soleil faisait apparaître des faisceaux de poussières à travers les stores, aura suffit à terminer la chanson, du moins sur l’aspect musical car il manquait le texte.
    Le lendemain en fin de matinée, je me suis allongé sur mon lit et j’ai écris ces mots en quelques minutes. Jamais ça n’aura été pour moi aussi limpide de composer et d’écrire. Une sorte d’urgence, j’avais envie de garder ce côté one shot, alors je n’ai rien touché.
  3. Mélancolie
    On m’a souvent dit que mes chansons étaient mélancoliques, ce qui n’est pas faux. J’aime la mélancolie, elle fait partie de moi et je crois que l’on s’entend bien. J’ai inconsciemment conçu cette chanson comme une suite à Ce soir Je sors. Lendemain de soirée. Nouveau jour et désir de changement. Et puis l’équilibre entre ce que l’on est et ce que l’on voudrait être.
  4. À la lueur
    Elle est abstraite. Je n’aime pas trop expliquer les chansons et encore moins les chansons abstraites, car elles ont le sens que l’on voudra bien leur donner. En tout cas ce qu’elle provoque chez moi quand je la chante est riche en paysages et en parfums.
  5. Port Marianne
    Je viens de Montpellier. Port Marianne, c’est l’endroit où l’on prend le bus pour aller à la mer Méditerranée. Dans cette chanson c’est aussi le port chimérique de mes voyages intérieurs. J’avoue être assez nostalgique de mon adolescence à Montpellier. Cette chanson me fait du bien.
    J’ouvre souvent mes concerts avec elle. C’est la base, l’endroit d’où l’on vient.

SiAu - A la lueur

Tracklist : SiAu - À la lueur
  1. De l’inconnu
  2. Ce soir Je sors
  3. Mélancolie
  4. À la lueur
  5. Port Marianne

Lyonnais qui revendique sa mauvaise foi car comme le dit Baudelaire, "Pour être juste, la critique doit être partiale, passionnée, politique...", Davantage Grincheux que Prof si j'étais un des sept nains, j'aime avant tout la sincérité dans n''importe quel genre musical...

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