Danny l’a fait !

Presque 10 ans après le divorce par consentement mutuel de Supergrass, Gaz Coombes et Danny Goffey nous offrent chacun un disque solo à un mois d’intervalle. Apres avoir laissé parler Gaz, place au batteur de Supergrass qui passe du fond de la scène au devant. Et Schtick !

C’est ton deuxième album solo et le premier sous ton nom, qu’est ce qui a changé entre VanGoffey et Danny Goffey ?

Danny Goffey : Absolument rien ! C’est drôle, c’est la question que tout le monde me pose, mais pour moi rien n’a vraiment changé. C’est intéressant, ça montre que le nom est important. J’ai sorti le premier sous le nom de VanGoffey parce que je voulais que ce soit plus un groupe que juste un projet solo, mais les deux albums ont été enregistrés de la même façon avec le même producteur, juste moi-même et Simon Byrt, sans groupe. J’en avais un peu marre de parler de VanGoffey, autant faire les choses clairement !

Doit-on y voir une prise de confiance ?

Peut être oui, parce que quand j’ai commencé le premier album je n’étais même pas sûr de pouvoir le faire, composer des morceaux oui, mais un album… donc oui je suis plus en confiance maintenant.

Dany Goffey – Buzzkiller

SCHTICK ? Que signifie le titre de ton album ?

Cela parle de ces habitudes qu’entretiennent les gens, comme un mec qui viendrait tout le temps aux fêtes habillé comme un pingouin c’est son Schtick. C’est un mot d’origine Hébraïque, mais ça me fait penser aux Marx Brothers et ça sonne bien, ce n’est pas Stick ou shit c’est un shity stick !

Schtick est coproduit par Simon Byrt, comment vous êtes-vous rencontrés et quels étaient vos rôles respectifs en studio ?

On s’est rencontrés par des amis communs, il a écouté mes premières démos et on s’est très bien entendu ! Nos rôles sont d’empêcher l’un et l’autre d’aller trop loin. On est un peu comme un couple marié, ces drôles de couples qui se disputent mais s’aiment. Donc en studio il y avait nous deux et l’ingénieur, Phil Parsons. Trois en hommes en studio, cela permet de rester concentré sur le but à atteindre.

Tu as joué tous les instruments ?

Quasiment oui, Louis Elliott (qui était aussi sur Vangoffey) a fait des parties guitares, je suis bon en guitare rythmique mais les solos, les riffs, Louis et Simon sont plus à l’aise avec ça. J’ai fait les basses, les batteries, de la guitare, un peu de piano…

Tu as toujours su jouer de tous ces instruments ou tu t’y es mis après Supergrass ?

J’ai toujours joué de la guitare, mais pas très bien, suffisamment pour écrire des chansons, j’ai toujours été et je suis toujours un bon guitariste rythmique, c’est comme ca que je compose d’ailleurs.

Etant toi-même batteur, est-ce difficile de choisir un batteur pour les concerts ?

Non j’aime jouer avec n’importe quel batteur motivé, j’ai fait un concert l’autre jour à Camden (Londres) avec mon ami le batteur de Razorlight, Andy Burrows, il est très bon, on a répété 5-6 morceaux la veille. J’aime bien jouer avec différentes personnes tant que ce n’est pas un batteur robotique j’aime bien qu’il y ait du feeling, un peu de mouvement dans le tempo.

As-tu pris des cours de batterie plus jeune ou appris par toi-même ?

Par moi-même surtout, j’ai pris quelques cours quand j’avais 12-13 ans, le prof m’a donné une méthode et je devais bosser chez moi et pffff… Je ne sais pas jouer les rudiments, je peux faire des parradiddles lentement mais je n’ai pas la technique des tambours de fanfare « tadatata dadatata « , je ne suis pas super technique.
Il y a trois types de batteurs, les mecs très carrés, qui font du rock’n’roll, et puis il y a les batteurs français très jazzy, avec des splashs, très jazzy et doux, et puis tu as, ceux comme moi qui jouent comme s’ils étaient un jockey sur son cheval, et toi tu es quel genre de batteur ?

Jazzy je pense car je suis français. Comment as-tu été signé sur le Label Distiller ?

J’habite à la campagne là où se trouvent leurs studios, j’ai rencontré la personne à qui appartient le label et on est devenu amis. Il m’a invité à jouer là bas et au bout de deux ou trois morceaux, il m’a dit « j’aime beaucoup et je veux te signer sur le label ».

Easy ?!

Oui voilà cela fait parti des choses du destin, tu tombes sur une personne par hasard et hop !

Danny Goffey – Sick holiday

Après Supergrass as-tu songé à changer complètement de voie ?

Oui j’aimais cuisiner, je pensais ouvrir mon propre restaurant. Et puis j’ai réalisé les heures de travail que je devrais effectuer et j’ai ça m’a vite coupé l’envie. Mais j’avais toujours eu ces chansons et je m’étais toujours dit que je devais les enregistrer.

Tu as enregistré dans le studio de ton label, était-ce un choix ?

Oui ! C’est un studio incroyable, c’est une des raisons pour laquelle j’ai signé sur le label, bien que ce soit un jeune label qui n’a pas la présence d’une grosse structure, mais le studio est génial et tu as du temps pour enregistrer, tu ne paye pas, ils ont même une console des années 50 qui vient de Franck Sinatra surement un des meilleurs studios d’Angleterre.

Peux tu me parler de la couverture de l’album ?

C’est de Jonathan Yeo, c’est un grand artiste très connu en Angleterre, il a fait des peintures de Bush, il fait des expos à la National Portrait Gallery… mais on était bourrés (c’est un bon pote) et je lui ai dit « allez tu vas réaliser ma couverture de disque » et il a dit ok. Donc quelques mois plus tard, je le lui ai rappelé. Il a fait le portrait de moi en 3D, c’est une personne adorable, j’ai beaucoup de chance qu’il l’ai fait.

Brett Anderson apparait sur l’album…

Je connais Brett depuis longtemps mais il vient d’emménager près de chez moi, donc j’ai invité mon voisin pour une tasse de thé et puis je lui ai proposé de faire des chœurs à la Bowie à la fin de cette chanson.

En combien de temps avez-vous enregistré cet album ?

Environ 6-7 semaines, en travaillant 5 jours sur 7.

De quoi parle Buzzkiller ?

Buzzkiller parle de cette chose horrible qui peut t’arriver quand quelqu’un t’agresse dans la rue sans raison, gratuitement. J’aimerai que cela n’existe pas, je sais qu’il y a des bagarres de gangs, de territoire, mais là cette violence sans raison et au hasard, qui peux changer ta vie, ça m’énerve, les gens ne devraient pas agir comme ça. Je sais, il n’y a peut être pas de quoi écrire une chanson la dessus mais j’écris sur ce que j’ai à l’esprit au moment où je le fais.

Tu écris les textes ou les musiques en premier ?

La plupart du temps les paroles des morceaux sont écrites avant, d’ailleurs celle-ci était sensée être plus calme à la base, on a accéléré le rythme.

J’ai lu que tu organisais un festival chez toi cette semaine ?

On a fait un concours pour inviter une centaine de personnes ayant précommandés l’album, ce sera un public varié avec une centaine d’amis que j’ai invités et des journalistes. 7 groupes vont jouer, ca va être un mini Glastonburry. J’ai eu l’idée de faire ça et une fois que c’est parti, c’est pas mal de boulot et de logistique mais je pense que ça ira, la police va surement s’inviter aussi…

Etant à Paris aujourd’hui, quels sont les artistes français que tu aimes ?

Air, j’ai joué avec eux à la Cigale pour Virgin Suicides, c’était avec Gaz, nous avions formé un groupe pour l’occasion. Et Serge Gainsbourg, j’ai toujours aimé, d’ailleurs Sick holidays c’est un peu comme … Sea Sex and Sun ??

Tu serais plus Paris ou Londres ?

J’aime l’aspect architectural de Paris, c’est super bien conservé, si tu vas dans le Marais par exemple alors qu’à Londres c’est devenu des façades en plastique. Puisque nous sommes à Paris je vote Paris !

Dans le même genre de question, plutôt batterie ou Guitare ?

L’avantage de la batterie c’est que tu es assis, tu n’as qu’à te concentrer sur la musique, sans te soucier de la réaction du public. Si je suis dans un jour avec et en pleine confiance, je préfère être devant à la guitare et au chant, si la veille a été bien arrosée, il vaut mieux être à la batterie.

Quel est ton meilleur souvenir de musicien ?

C’est quand j’ai joué de la batterie avec Paul McCartney sur Do they know it’s christmas ?, ça n’a pas été un gros succès mais jouer avec Paul McCartney c’était un point culminant de ma vie. J’ai fait la même chose avec Elvis Costello, il y a longtemps, on a fait une version d’Instant Karma, jouer avec tes héros, c’est toujours énorme.

Selon toi, quel est le meilleur endroit sur terre pour faire un concert ?

Dans mon jardin pour le festival bien sûr !

Danny Goffey - Schtick

Schtick de Danny Goffey est disponible chez Distiller.
Les photographies de cet article sont signés Fred Hédin.

Danny Goffey - Stichk

Tracklist : Danny Goffey - Schtick
  1. Let It Happen
  2. Ancient Text
  3. Sick Holiday
  4. Buzzkiller
  5. I Can't Leave It Alone
  6. Psychomental
  7. Cosmic Bob
  8. 3 Day Bender
  9. Television
  10. I'm Done (Trying to Be Young)
  11. Oh Yes
  12. Hey Hey!

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