Les hostilités démarrent (très) tôt, l’intro martiale digne d’un Pirate des Caraïbes laisse place aux hambourgeois de Slamdown qui pendant vingt courtes minutes balancent un heavy mélo pas vraiment passionnant, on aurait aimé plus de coffre aux vocaux, plus de rythme en général, le public ne manifeste d’ailleurs pas vraiment sa joie pour le moment malgré les refrains calibrés et la solidité de certains riffs. Les sons hell’ectrogoth et les accents popisants de l’ensemble seraient-ils la clé du malaise ?
C’est intro western (A gringo like me du dieu Morricone) pour les bizarrement nommé Drone ! Death-y-dément on aime se mettre en scène ce soir, pour ensuite pratiquer un thrashing metalcore un poil trop jumpy pour les puristes mais sacrement plus explosif que les précédents grâce entre autres à un rythme de croisière plus motivant, ce qui n’empêche point les (rares) passages surheavy plus lents. On a juste quinze ans de trop pour aduler ces nouvelles idoles semble-t-il, les ravages de l’âge maybe ?
Discographie
Arch EnemyArch Enemy prend le temps d’arriver pendant que le public se masse en nombre conséquent, le volume est monté d’au moins un cran et il faut bien reconnaitre que l’alchimie heavy / death metal fonctionne, le groupe sait de plus y faire pour foutre le feu, avec une chanteuse versatile et des zicos méchamment aguerris, les gratteux Amott et Loomis forment une sacrée paire et le batteur avoine sec. On voudrait juste plus de tachycardie et de folie furieuse mais les méchantes mélodies sont là et le public semble conquis, alors pourquoi cette nette impression que le concert ne décolle pas vraiment, que le groupe joue sur ses acquis, persiste-t-elle ? That’s the question. Une longue heure et pis s’en vont après les jets de médiators magnifiés par une redoutable b. o. qui s’apparente franchement à celle des Feux de l’amour.
C’est introfest ou quoi ? Même Kreator s’y amuse en plus de coller des images sur le backdrop… Ceci dit, on se fait rapidement rosser par la Petrozza connection au moyen d’une belle rafale façon bois vert, Violent revolution, Flag of hate, Phobia, Enemy of God, Pleasure to kill, People of the lie, Tormentor, et oui, c’est largement assumé, on préfère forcément les vieilleries qui fracasseront toujours autant sa maman et le reste de la famille, par contre quelle idée de massacrer The Number of the Beast quand on a un back-catalogue aussi imposant ?! On ajoute aussi, car c’est important, que maudit soit à jamais l’inventeur du stroboscope qui n’amuse que ceux qui l’ont derrière. Voilà un concert qui tanne les feuilles avec classe, Kreator : 1, Bikini: 0.
Report : Ged
Photos : Raphaël