Rencontre d’un nouveau type avec les Parisians

Rencontre donc avec trois des Parisians par un bel après midi ensoleillé. Rencontre sous le patronage de l'excellent Rob Gordon et de son délicieux questionnaire. A vous les studios.

Premier acte

Même si en 2010 plus personne n’achète de disque, vous avez apporté un certain soin à la pochette du disque qui est franchement réussie. Vous pouvez nous raconter son histoire

Stevan : L’univers visuel est très important. Je m’intéresse pas mal au graphisme.
Clément : Il s’agit du plafond d’un club à Zurich dans lequel nous avons joué. La photographe qui a pris cette photo est Marlowe.
Stevan : Une pochette qui marque, c’est important. On a voulu éviter une pochette avec le groupe qui pose.

Quelles sont les pochettes qui vous ont plus ou moins inspiré ?

Stevan : N.I.N. …
Xavier :  Celle du premier album des Strokes, les pochettes de King Crimson, des Stooges.
Clément: Sonic Youth.

Quel est le processus d’écriture dans le groupe ?

Xavier : On fait pas mal de bœuf.
Stevan : On part d’un riff de batterie, d’un riff de guitare.
Xavier: Pas de routine en somme…

Pas de Noel Gallagher dans le groupe ?

Stevan :  J’arrive souvent avec une idée. Mais le but est de rendre service à la chanson.

Quelle est l’histoire de « Time for nothing more » ? On ressent une certaine urgence.

Clément : Tout est parti d’une repet’.
Stevan : Clément s’est lâché, on s’est posé dessus.
Xavier : Cela s’est fait sur l’instant. C’est parti d’un boeuf.

Quelle est la démarche  par rapport à ce titre ?

Stevan : C’est le premier extrait de l’album. Il est disponible gratuitement. Pour voir le retour du public. Savoir si les gens vont suivre le truc. Le tout sans demander d’argent.
Aujourd’hui, concrètement, la musique va être gratuite. C’est tout ce qui se passe autour de la musique qui peut faire vivre les musiciens.  Le cd est un objet plastique. Il y a le retour du vinyl qui est intéressant. Il faut un bon contenu. Avec de la sincérité.
De toute manière, si le contenu est de qualité, le public suivra.
Clément : Tout doit être de qualité.

Au niveau du travail en studio, quels sont les changements par rapport à l’enregistrement d’Alesia ?

Stevan : Sur Alésia, il n’y avait pas d’overdubs et on a fait le tout en deux ou trois prises. Là, nous voulions quelque chose de plus cohérent. Montrer autre chose.
Xavier :  Faire quelque chose de moins brouillon. Sortir des trucs qui interpellent.

Pourquoi avoir continué à travailler avec Yarol Poupaud ?

Stevan : Il a un studio. On le connait depuis 2004. C’est son plaisir de produire des disques.

Quand on tape The Parisians sur Internet, on lit la plupart du temps les Stooges. Vous avez d’autres sources d’inspiration ?

Stevan : Notre inspiration, c’est l’urgence. Notre vie. L’auteur compte peu.
Clément : On parle de tout ce que nous avons vécu depuis 5 ans.
Stevan : Après on regarde vers N.I.N. , Nirvana, les Strokes, les Libertines, les Pixies, les White StripesL
Xavier : Les Kills!!
Stevan : Interpol.

Pourquoi l’anglais ?

Clément : On ne s’est pas posé de questions.
Stevan : L’anglais s’est imposé de lui même. C’était naturel. Il n’y a rien de mieux que l’anglais.

Des projets de tournée ?

Stevan : Ouais, on la prépare. C’est difficile. Plus personne ne prend de risque. Les salles commencent à fermer. Les gens attendent que l’album marche.
Xavier : On a besoin de tourner pour défendre l’album.

Une question à la con. Votre sentiment par rapport à la scène parisienne ?

Stevan : On voulait quelque chose de différent. De plus authentique. En 2004, tout le monde faisait du sous Noir Désir. Avec l’arrivée des Strokes et des Libertines, on a voulu quelque chose de plus urgent. Le mouvement des bébés  rockers a dénaturé la chose. Ce n’était plus musical, mais une question d’égo. Nous avons été un peu déçu. Nous avons continué à faire notre chemin. Dans la même optique. Continuer à jouer quoiqu’il arrive. Sans se soucier d’être affilié à la mode.

On passe donc à la moulinette les Parisians grâce à une libre adaptation de l’excellent questionnaire de Rob Gordon.

Top The Parisians

Le disque de 2010 que vous attendez le plus ?

Stevan : The Crooked Vultures.
Xavier : Celui des Strokes.
Stevan : Celui de Cat Power aussi.

Le disque de 2010 qui va vous décevoir ?

Stevan et Xavier : Les Strokes !

La place idéale dans une salle de concert ?

Stevan et Xavier : La fosse !

Le disque honteux de votre discothèque ?

Stevan : Morning Glory d’Oasis.
Xavier : J’assume tout.

Le refrain ultime ?

Stevan : Search and destroy des Stooges.
Xavier : Ouais, pas con. Arbeit macht  frei des Libertines. Hum. Non. Search and destroy.

Si vous deviez tourner un film sur un groupe de rock ?

Xavier : Nous !
Stevan : Tenacious D.

Si vous deviez créer un festival musical ?

Xavier : Coachella. Mais on a pas de désert en France. Inventer un truc démentiel en France. Mais pas en France. Donc on devrait créer de nouveaux pays.
Stevan : Reading à Paris.

L’acteur de cinéma qui devrait jouer de la musique

Stevan : Marlon Brando
Xavier : Marilyn Monroe.

Le producteur de vos rêves ?

Xavier :Trent Reznor.
Stevan : Josh Homme.

Le métier de l’industrie musicale auquel vous ne comprenez rien

Xavier et Stevan : Directeur artistique de maison de disque. Ce n’est pas crédible.

Sex Pistols ou The Clash ?

Xavier et Stevan : Sex pistols!

Pouet? Tsoin. Évidemment.

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