Pris au piège !

There is no reason to kill time, theres nothing good coming next. C’est par ces mots que s’ouvre ce disque qui plaira pour faire vite aux fans de Will Oldham ou au Grandpaw Would de Ben Lee avec peut-être davantage de doigts dans la prise. Puis sur le deuxième titre, live laugh dissociate, on entend, H. Ford (?) susurrer, « sometimes it hurts to talk, my brain has just run out ». C’est puissamment cafardeux, spleenement jouissif. On pourrait croiser ici les personnages de Gummo d’Harmony Korine si la tête pensante du « groupe » n’était pas originaire du Michigan. Solitude, bipolarité, addictions, ennui, bulles de savon qui reflètent tous les problèmes et aviation irriguent ce disque hanté. Les yeux ouverts on ne voit rien, on visite son grenier émotionnel et l’on est totalement fumé. On regarde en l’air les avions, au sol les araignées, au loin la vie morne. Le temps de l’adolescence n’est pas forcément du bon temps. « Nul n’est plus misanthrope qu’un adolescent déçu » disait Herman Melville. Alors que la tempête ravage une partie des États-Unis, Powerline Traps Airplane déverse un ouragan émotionnel magnifié par les vidéos D.I.Y touchantes ci-dessous qui accompagnent chaque titre.

Powerline Traps Airplane vient de sortir son premier album chez Candlepin Records.