Barry Moore, les yeux dans les yeux

Nouvelle signature du label Spookland (Jain), Barry Moore débarque en France sans prévenir avec un single en béton armé. De béton il n'en est pas question dans le clip de Hey Now (le single en question). On découvre avec intérêt la ville où cet irlandais a grandi. Il est question de briques rouges, de pubs et d'usines.

Barry Moore, la découverte

Comment as-tu rencontré Spookland et Yodelice ?

Barry Moore : Je suis signé chez Spookland depuis deux ans et demi. J’étais de passage dans le studio de Maxime. J’ai chanté une chanson. Maxime s’est arrêté, m’a demandé d’en chanter une deuxième… Il m’a appelé deux trois jours plus tard et on a signé ensemble.

Barry Moore – Hey Now

Une rencontre coup de cœur !

Oui on partage pas mal de choses. On a le même goût pour le folk. On a aussi débuté de la même manière… On se complète parfaitement. Je passe beaucoup de temps chez Spookland.

Hey Now et son clip sont sortis il y a quelques semaines. Quelle est l’histoire de cette chanson ?

C’est l’histoire de ma vie. J’ai bossé dans les usines et fréquenté les bars et tous les endroits que l’on peut voir dans le clip. Et les figurants du clip sont mes amis et des membres de ma famille.

De quelle ville es-tu originaire ?

De Drogheda. C’est à 30 minutes de Dublin. C’est une ville industrielle coincée dans les années 80.

Oui l’architecture des maisons et le paysage m’ont fait penser à Blackpool…

C’est exactement ça. C’est très Manchester, très britannique. Je n’aime pas trop le dire car je ne suis britannique mais irlandais.

Quand as-tu écrit cette chanson ?

Il y a deux ans. J’étais avec Julien Martinez, un réalisateur qui travaillait dans le studio de Maxime. On a écrit ensemble sur différents projets. Il a produit le titre et j’ai écrit les paroles. L’histoire était écrite. Elle commence quand j’ai quinze ans et elle se termine à vingt et un an. J’ai fait quatre ans d’école de commerce et deux ans de master. J’ai travaillé dans des banques… J’ai fait tous les métiers possibles pour payer mes études. J’ai beaucoup joué dans la rue… J’ai toujours trouvé un coin tranquille pour jouer.

A quel âge as-tu écris tes premières chansons ?

J’avais quatorze ans je crois. J’étais en Californie. A partir de sept ans, on m’a obligé à apprendre le piano. Mon père est musicien. A chaque repas familial, mon père jouait beaucoup de musique. La guitare a été une révélation. J’ai pu arrêter le piano à condition que je fasse deux heures de guitare. J’ai écrit dès que j’ai commencé à jouer régulièrement de la guitare. C’était le début.

Tu ouvres ce soir pour Jain. Tu vas jouer des « vieilles » chansons.

Oui. Il y a des chansons qui datent de 2008. Elles ont plus de dix ans. J’ai pas mal de titres en ce moment.

Tu aimes bien enregistrer tes morceaux ?

C’est bizarre. Je suis très autocritique. C’est comme se regarder dans un miroir HD où tu pourrais voir tous les défauts de ta peau. Mais tu apprends beaucoup sur toi même grâce à ça. Je peux écrire et enregistrer dans la journée. Et tout transformer deux mois après. Le studio de Maxime est parfait pour cela. Il y a un très bel équipement. J’ai beaucoup de chance de travailler dans ces conditions.

Hey Now est sur Youtube. Tu lis les commentaires des auditeurs ?

Il n’y a pas de mauvaise pub pour le moment. J’ai regardé au départ. Je me concentre plus sur les concerts. Je laisse les choses se faire. J’ai beaucoup échangé avec Jain. Je me suis posé les mêmes questions qu’elle. Elle m’a pas mal rassuré. Et je ne m’attends pas à faire l’unanimité.

Top 5 Barry Moore

  1. Ton artiste français préféré ?
  2. J’adore Gainsbourg… Mais je vais répondre Tryo. J’ai appris le français en écoutant leurs chansons. C’est le groupe qui m’a introduit à la langue française.

  3. Paris ou Londres ?
  4. Paris.

  5. Ta bande originale de film préférée ?
  6. Un film récemment sorti sur les Beatles. La bande originale était… les Beatles de 62 à 66. J’ai toujours écouté les Beatles.

  7. Blur ou Oasis ?
  8. Blur.

  9. Le meilleur endroit sur terre pour voir un concert ?
  10. Il y a un bar à San Francisco. Il peut accueillir 200 personnes. J’ai vu les Stereophonics là-bas. J’avais 12 ans. Je suis irlandais et chez moi ils remplissent des stades de 80 000 personnes. Ils sont passés dans le public à la fin de ce concert à San Francisco. Ce qui est totalement inimaginable chez moi.

Pouet? Tsoin. Évidemment.

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