Fête de l’AMR à Genève

OUMPH
Mélomanes attirés par les musiques répétitives et de passage à Genève ? Ne ratez pas la fête de l’AMR où se produira OUMPH.


J’explique : AMR, c’est l’Association pour l’encouragement de la Musique impRovisée : sigle dont la facétie pourrait bien être emblématique de ce qui est devenu une institution pour les jazzophiles de tous crin(crin ?) du Canton de Genève. A découvrir, donc, que vous soyez familiers de la planète jazz, ou que vous ayez, plus simplement, l’oreille large et le cerveau plastique. L’AMR organise chaque année deux festivals, dont l’un, estival, se déroulera vendredi 28 juin 2023, dans l’historique parc des Cropettes, situé derrière la gare Cornavin. Avis aux riverains, frontaliers, détenteurs de cartes de réduction de train : de nombreux concerts sont organisés toute l’année par l’asso (spéciale dédicace aux musiciens : des ateliers et stages sont aussi proposés durant l’année).

Fête de l’AMR à Genève

Quant à OUMPH, on suppose une onomatopée évoquant un barrissement soubassophonique, mais il n‘en est rien : il s’agit en réalité, là encore, d’un acronyme espiègle et programmatique, signifiant très sérieusement : Organisme Utopique de Mécanique Pulsée Hexadécimale. Façon potache et musicologique d’exposer le concept de « fanfare techno ». Alors pourquoi techno, si c’est acoustique ? Parce que la musique fait feu de tout cuivre, comme la nature, ou la culture, vivantes et en constant métissage. Parce que l’électro et l’acoustique adorent forniquer dans les postures les plus variées, dont la fanfare n’est qu’un Nième un avatar* pop. Et parce que le souffle, les muscles, la sueur, le cœur viennent mettre un soupçon de vulnérabilité là où la technique instrumentale, d’une maîtrise absolue, et où la composition, impeccablement binaire (et hexadécimale), rivalisent fièrement avec la machine. Mais trêve de questionnement stérile, venez plutôt vous régénérer au dancefloor de plein-air et suivre le cortège de ce mariage où la techno offre en dot sa répétitivité et son BPM, et les instrumentistes leurs nuances, leurs breaks improvisés, leurs solos d’anthologie. Constatant que les basses fréquences produites à la bouche n’ont rien à envier à un mur de son électrifié, vous connaîtrez la transe, guidés par ces mages au look oscillant entre tribal et steampunk, belles personnes, souriantes et habitées par le rythme et le chant.

O.U.M.P.H. – TEASER

Patricia Monory, Etienne Froidevaux, Orphée Religieux : Trompettes
Flavie Ndam : Saxophone alto
Théo Hanser: Trombone, grosse caisse
Aina Rakotobe : Saxophone baryton, composition
Nicolas Salmon, Ludovic Lagana : Soubassophone
Romane Chantre : Caisse claire, percussions
Cédric Schaerer : Grosse caisse, trombone, composition

*Clin d’œil à Fred, chroniqueur ici de son vivant, avec qui j’étais allée voir Carl Craig à la Philharmonie de Paris

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