Vidéo : Ben Mazué – Nulle part

“Les vrais paradis sont les paradis qu’on a perdus.” écrit l’immense Marcel dans Le Temps retrouvé car sa recherche n’est pas une perte de temps. Au contraire, il faut la lire et la relire et comprendre sa matrice.
Un piano étouffé, des pas sur le gravier, la forêt d’émeraude et Ben Mazué au naturel avec un texte qui parle de lui, de nous, de moi. Une tension émotionnelle incroyable avec notre Rahan de la Réunion dont le coutelas nous transperce le cœur. La rythmique s’emballe comme le phrasé, le corps et les mains. Ni du slam, ni de la chanson, ni de la poésie, ou peut être tout cela à la fois. Nulle part nous emmène ailleurs. Sur notre île intérieure, plus proche des disparus que de l’île de Cythère. On ignore si Ben Mazué a trouvé l’apaisement, en tout cas en l’écoutant, il nous aide à cicatriser. Il nous fait gagner quelques années de thérapie et c’est bien la première fois que l’on a envie d’aller Nulle part.

Ben Mazué – Nulle part

Et voilà c’qu’elle m’a dit
Juste avant qu’elle se barre
Si on n’y arrive pas au paradis
On n’y arrivera nulle part
Et moi seul dans mon lit
J’pense au temps où on s’marrait
Si on n’y arrive pas au paradis
Il est temps de se barrer

Des années désormais que tu cherches un autre destin
Que c’que t’es, c’que tu dis, c’que tu fais
Mais tu comprends plus bien
Tu voudrais mais tu sais plus c’que tu voudrais
T’as juste pourri la pluie qui tombait sur tes plaies
Et tes larmes qui lavent et qui rincent
Désormais ne font que piquer
Désormais ne font que piquer

Et voilà c’qu’elle m’a dit
Juste avant qu’elle se barre
Si on n’y arrive pas au paradis
On n’y arrivera nulle part
Et moi seul dans mon lit
J’pense au temps où on s’marrait
Si on n’y arrive pas au paradis
Il est temps de se barrer

Attirés un été par nos ardeurs hors-normes
Puis écrasée tu l’as vite été par un égo de chanteur énorme
S’excuser d’être ce qu’on est quand on sent que ce qu’on est ça abîme
Mais c’qu’on est faut l’aimer, l’accepter et trouver des gens que ça sublime
Moi j’en était arrivé à de sales pensées bleues et brunes
Qui disaient que jamais, jamais je rendrai heureuse quelqu’une
Jamais, trop stressé, trop lourd, trop absent, trop pressant, trop pressé
Pas assez à l’écoute écrasant
Stop ça y’est, ça y’est d’être trop d’être pas assez
On a toi et moi le droit tu sais d’être aimé comme on est
Mais là stop ça y’est, ça y’est d’être trop d’être pas assez
On a toi et moi le droit tu sais d’être aimé comme on est

Et voilà c’qu’elle m’a dit
Juste avant qu’elle se barre
Si on n’y arrive pas au paradis
On n’y arrivera nulle part
Et moi seul dans mon lit
J’pense au temps où on s’marrait
Si on n’y arrive pas au paradis
Il est temps de se barrer

Et voilà c’qu’elle m’a dit
Juste avant qu’elle se barre
Si on n’y arrive pas au paradis
On n’y arrivera nulle part
Et moi seul dans mon lit
J’pense au temps où on s’marrait
Si on n’y arrive pas au paradis
Il est temps de se barrer