Biolay intime. « Je l’aime, je l’aime cette belle putain de vie, son gros cul, ses cheveux gras » s’exclame t-il comme à la maison. La lumière sètoise rase la corde à linge, se perdre pour mieux se retrouver. Introspection au fil des mots et des maux, ce titre chemine vers la clarté, sans mélodie déchaînée. Jeu de piste intimiste, (Un) Ravel se pavane en majesté gainsbourienne pour cet infant de la chanson française bien vivant.
Saint-Clair de Benjamin Biolay sort le 9 septembre 2022. Il sera en concert à la fête de l’Humanité le 9 septembre et àla Cigale le 15 septembre.
Discographie
Benjamin BiolayBenjamin Biolay – (Un) Ravel
Je crois que je suis mort une première fois au fond d’une salle de classe
De cinq à seize années, je crois que c’est mieux qu’on fasse l’impasse
J’ai découvert l’amour sans connaître un seul mot d’amour
Je ne savais même pas qu’on pouvait toucher la peau des gens partout
Que sur la jugulaire on peut déposer des baisers doux
Mais qu’en mordant l’artère on perd peu à peu le poulsJe ne savais rien du monde simple mais beaucoup du compliqué
Mon cœur de Vauban, une enceinte, dès lors s’est lentement fissuré
J’ai tenté de me perdre dans l’intention de me retrouver
Autant enfiler des perles, alors j’ai fait prostitué
J’ai commencé dans le noir, en fait j’ai à peine commencé
Car j’ai touché le fond de la baignoire jusqu’à n’en plus sentir mes pieds
Jean-Baptiste, Marie-Madeleine, l’eau salée de Camargue
Les dunes, la plage de la Baleine, je défiais la Camarde
J’ai transpercé des cœurs si purs, trop lâche pour me punir moi-même
Mes sirènes chantent No Futur, moi je m’entends même pas dans l’ampli
J’ai peur que ma progéniture me prenne pour un nantiJ’ai aussi peur de finir dans le trou ou même me faire brûler pareil
Je suis mort une deuxième fois sur scène dans le plus simple appareil
Je me plains, je me plains, je me plains, mais dans le fond j’aime bien ça
Je l’aime, je l’aime cette belle putain de vie
Son gros cul, ses cheveux grasEt puisqu’il faut se dire, se dire au revoir
Avant qu’on change enfin de trottoir
Ainsi va la vie
Ce joyeux bordel mêlé d’ennui
Ainsi va la Vierge et ainsi s’en va
L’enfant Jésus Christ
Quant à la Tour Eiffel, tu sais, je ne crois pas
Je ne crois pas qu’elle existeSi je pouvais changer quelques trucs en vrai, je crois que je changerais tout
Je ne garderais que la bannière, le radeau, l’eau de mer, les clous
Et ta sueur au mois d’aoûtAinsi vont les choses
Ainsi va la vie
Quelques nuits en rose
Quelques siestes alanguies
Le corps douloureux de vie
D’amour aussiÀ petites doses je suis entré
Dans l’indicible idée
Près d’un lac
D’un monde en sursis
Une étape
Une chambre ouverte sans bruit
Personne
Personne dans ce lit
Pour retenir la nuitAinsi va l’histoire
Ainsi va la vie
Quelques faits de gloire
Peu de fantasmes assouvis
Mais qui tournent au ralenti
Intérieur nuitLa beauté des choses ne dure jamais
Elle vole au vent mauvais
Benjamin Biolay - Titre
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