Jean, très cordialement !

Jean vient de combler la boule Noire et s’apprête à remplir une Maroquinerie complète le 11 juin, il a fait tanguer la péniche La Marquise ce jeudi 22 mai à Lyon pour ce jour de fête. Nous le rencontrons tout sourire sous un beau soleil pour ce perfect day qui plairait à Wim Wenders.

Tu sors ton premier album ce soir à minuit, C’est quand même bizarre, est-ce bizarre ce moment, et puis d’avoir rempli La Boule Noire, ce soir La Marquise ici et bientôt La Maroquinerie ?

Je ne m’attendais pas à cela, c’est vrai que c’est bizarre mais cela fait du bien car avant la Boule Noire, on faisait des festivales, des premières parties, des co-plateaux mais là les gens sont venus exprès, ils ont payé leurs places alors oui c’est une sensation bizarre.

Tu as été prix du jury des iNOUïS du Printemps de Bourges en 2024, qu’est-ce que cela t’a apporté ?

Et bien pas mal de dates notamment à venir et puis de pouvoir vivre de ma passion, de payer mon loyer et bien sûr de la visibilité de passer un peu partout avec Marius et Noor pour la tournée des iNOUïS.

Tu sors aujourd’hui un nouveau disque, C’est quand même bizarre avec une pochette où tu es seul dans une salle de cinéma qui évoque le film culte de 2001, Donnie Darko de Richard Kelly, pourquoi ce choix ?

Alors bien sûr j’adore ce film, Donnie Darko, son personnage un peu en marge, intelligent mais perturbé et tous les gens autour de moi sont fans de cinéma. Dans l’EP d’avant on voulait faire quelque chose autour de Fight Club, on s’en était légèrement inspiré pour la pochette. Dans Donnie Darko, j’aime beaucoup l’ambiance, la fin et puis tu hésites constamment, est-il vraiment fou ?

Un autre film auquel tu fais référence dans le clip de Mouillé c’est Paris Texas et cette scène mythique du peep show…

Oui, là encore, un film important sur un autre personnage désaxé. Mes parents sont très cinéphiles et m’ont montré beaucoup de films quand j’étais plus jeune et j’adore ce film, Paris Texas, il m’a marqué, cette errance, ce personnage mutique. On voulait faire un clip cinématographique, on est parti dans pleins de directions et puis chez mes parents il y a cette vitre et la scène du film correspondait bien à la chanson qui évoque une fin de relation.

Sur le disque, il y a deux titres avec des prénoms, se répondent-ils ?

Pas du tout, sur Céline on parle de produit, d’addiction et on voulait incarner le truc avec un prénom et je trouvais ça cool. Et Monique évoque une personne, le portrait d’une solitude d’aujourd’hui. C’est sans doute la chanson la plus douce du disque. Et oui j’aime donner des prénoms à mes chansons.

Ton timbre de voix est particulier, parfois proche de Tom Waits, on pourrait presque dire que tu fais du néo blues contemporain.

C’est sans doute la voix grave, un peu rocailleuse, je fume pas mal mais j’aime bien Tom Waits, je connais bien.

Et côté références justement ?

Et bien Odezenne que j’écoutais beaucoup avant de les rencontrer et qui m’ont aidé et qui sortent un nouvel album, Doula le 5 juin. Mais en général j’aime bien des choses mais pas trop en français, Led Zeppelin, The Doors, j’adore les Strokes, j’ai une grand passion pour Is this it. Pas mal Mac Miller aussi ou encore Mac DeMarco pour son côté branleur.

C’est intéressant et surprenant car au final ceux que tu cites ne sont pas vraiment dans ton esthétique.

Oui c’est clair mais je me dis que je ne peux pas arriver à faire comme eux, cela serait étrange mais il y a un son sur l’album qui s’inspire de Call It Fate, Call It Karma car j’adore vraiment les Strokes et je suis amoureux de ce morceau.

The Strokes – Is This It (Full Album LIVE)

Et ce soir sur scène vous êtes combien de musiciens, comment envisages-tu celle-ci par rapport au disque ?

Alors on est deux avec Jules, bien sûr c’est aussi lié à l’économie actuelle de la musique. On lance tout avec notre carte son et Jules chante un titre aussi !

Peut-être pour finir, quelques mots sur ce titre qui résonne peut être chez beaucoup de gens, les voisins du dessous.

Alors je ne suis pas quelqu’un de très sociable en général (rires), j’ai eu des relations un peu compliquées, cela me parlait ce truc de s’engueuler, tu sais que tu as tort, les deux vont dans le même sens qui n’est pas le bon et les voisins ont du me détester pendant un bon moment.

Un prochain titre mis en images ?

Oui, on est dessus, plus dans une veine documentaire car j’aime aussi quand c’est un peu brouillon.

Dernière question un peu stupide, tu es plus Jean de Florette, Jean Rochefort, Jean de la Fontaine, Jean Cocteau ou Jean Genet ?

Alors peut être Jean Rochefort pour la voix suave et le flegme, il est charismatique, il a l’air un peu bourré mais hyper précis dans ce qu’il dit et fait.

C’est quand même bizarre de Jean sort ce jour chez Foudaf Records / bSHARP. Il sera en concert entre autre au Trabendo à Paris le mercredi 3 décembre et au Marché Gare à Lyon le samedi 13 décembre.

Jean – Céline

Je sais qu’faut vraiment surtout pas que j’te laisse
Mais j’ai jamais besoin de toi
J’ai jamais besoin de toi

Je sais qu’faut vraiment surtout pas que j’te laisse
Mais j’ai jamais besoin de toi
Et j’aurai jamais besoin de toi

Ma tête tourne
Si j’fais un effort, j’aurai peut-être tout
Respirer la vie à s’en déglinguer les narines
Regarder le vide en attendant qu’le réveil arrive
Y’a rien qui te pousse mais tu le fais quand même tous les jours
La haine te creuse et ça se voit juste au-dessus des joues

Quelques billets dans les poches
On se voit souvent mais c’est pas parce qu’on est proche

Je sais qu’faut vraiment surtout pas que j’te laisse
Mais j’ai jamais besoin de toi
J’ai jamais besoin de toi

Je sais qu’faut vraiment surtout pas que j’te laisse
Mais j’ai jamais besoin de toi
Et j’aurai jamais besoin de toi

Au début t’es moche
Mais quand t’es là, t’es parfaite
Si l’idée vient de moi
Sûr que je finirai par le faire
Putain, ça y est
J’te vois à chaque fête
J’t’entends dans chaque phrase
J’te prends à chaque verre
C’est jamais fini mais y’a jamais assez
Elle est jamais à sec
J’me suis jamais lassé
Mais j’sais que c’est pas la bonne
J’fixerai mon tel’, j’attends que ça sonne à la porte

(Deux, Trois)

Je sais qu’faut vraiment surtout pas que j’te laisse
Mais j’ai jamais besoin de toi
J’ai jamais besoin de toi

Je sais qu’faut vraiment surtout pas que j’te laisse
Mais j’ai jamais besoin de toi
Et j’aurai jamais besoin de toi