Alex Smoke – Lux

J’avoue avoir écouté d’une oreille distraite « Paradolia » ainsi que son mix pour la série vaguement conceptuelle chez Soma « Sci.Fi.Hi.Fi » de Alex Smoke. J’avais accroché mais sans plus en me disant que ce mec avait certes du potentiel mais qu’il ne savait pas trop comment l’exploiter.

L’écoute de « Lux » me confirme que oui Alex Smoke dispose des meilleurs armes pour faire de la bonne musique, une forte érudition musicale, un talent de producteur et une inspiration bien personnelle. Si vous aimez les dancefloors sombres et torturés vous allez adorer « Lux », on est bien ici dans le pan le plus dark de la techno débarrassée des fioritures qui tendent à aplanir toute la musique actuelle pour n’en faire qu’une bouillie infâme, sans saveur, sans âme destinée à plaire au plus grand nombre . Même si Alex Smoke s’autorise quelques incursions vocales il n’est pas à proprement parler question de pop mais d’une autre forme de musique, quelque chose qu’on pourrait presque qualifier de deep techno symphonique profondément mélancolique. C’est à un véritable dialogue homme-machine que nous convie « Lux » où l’homme ne serait qu’un rouage de la machinerie. Machinerie qui tourne à plein régime tout au long du disque à grand renfort de sons distordus, de cliquetis inquiétants, de chants d’oiseaux comme désincarnés. Alex Smoke ressemblerait presque à Autechre mais alors Autechre en moins abstrait et qui n’aurait pas oublié le dancefloor et lui rendrait ainsi le plus bel hommage qui soit.

Alex Smoke – Lux

Cela pourrait vous intéresser

Loniepernet-lepasdelau-del

Vidéo : Léonie Pernet – Le pas de l’au-delà

Mais comment vont faire les Victoires de la musique pour faire rentrer Léonie Pernet dans leurs cases ? Léonie Pernet excelle dans une electro pop tribale dansante réflexive ou peut être pas. Ce qui est sûr c’est que son troisième album, Poèmes Pulvérisés sera dans notre top de l’année que l’on ne pratique pas.
Beth Gibbons @ Nuits de Fourvière © Fabrice Buffart

Photos : Bill Callahan & Beth Gibbons @ Nuits de Fourvière | 30.06.2025

Ce n’était pas l’apocalypse pour Bill Callahan qui a ouvert cette soirée aux Nuits de Fourvière même si la pluie s’était invitée pour son set aride et hiératique comme à son habitude. Beth Gibbons enchaina avec son orchestre en ouvrant sa Glory Box de Pandore et en nous murmurant des mots d’amour à l’oreille.

Plus dans Chroniques d'albums

Mattlow-uneviecool

Matt Low – Une vie cool

Il y a des voix qui vous séduisent, vous enveloppent, vous rassurent. Matt Low sort son deuxième album après le formidable La ruée vers l’or, et Une vie cool est drôlement bath.
Lesmarquises-soleilsnoirs

Les Marquises : Fiat Lux

Avec Soleils Noirs, Les Marquises nous entraîne dans un archipel du bout du monde, un voyage au long cours en deux plages mystérieuses et fascinantes aux titres puissamment évocateurs, L’étreinte de l’aurore et Le sommeil du berger.
Karkwa Dans-la-seconde

Karkwa – Dans la seconde

Qui l’eût cru ? Karkwa revient dans la seconde, treize ans après Les Chemins de verre. Peu connue en France, la formation québécoise est la valeur sûre de la Belle Province avec des arrangements amples et une voix, celle amicale de Louis-Jean Cormier.