O.R.H.O.A « On est resté bloqué dans les 90’s »

O.R.H.O.A.
Après avoir testé sa fusion sur scène, O.R.H.O.A sortait en octobre Funky Antinomy, son premier album. L'occasion de rencontrer Flow, le chanteur du groupe. "A ne pas confondre avec cette nouvelle chanteuse qui vient de sortir et qui m'a piqué mon blaze."

O.R.H.O.A

D’abord, ça veut dire quoi O.R.H.O.A ?

Ça a une double explication : à l’origine ça vient de la phrase « yOu aRe wHat yOu eAt » (ndlr: Titre du dernier morceau de l’album) et ensuite on y a trouvé un autre sens dans « yOu aRe wHat yOu wAnt »… A chacun de l’assimiler à ce qui lui plait.

ORHOA se revendique de L’Urban Primitive, tu peux m’en dire plus ?

L’Urban Primitive c’est vivre en acceptant notre partie bestiale, le petit « sauvage » qui sommeille en nous ; accepter que l’homme est l’égal de l’animal – ou de l’arbre de notre jardin, puisque que tout est lié – au lieu de tout détruire sans vergogne, respecter et s’intéresser aux pratiques et rituels des civilisations primitives, tout en acceptant la modernité de notre civilisation, en prenant le meilleur de chaque mode de vie pour en faire un tout homogène et respectueux de la vie.
L’Urban primitive c’est une attitude, une énergie, ça fait partie de notre façon d’être dans la vie, et donc d’aborder notre musique. On n’a pas décidé de mettre des touches tribales ou quoi que ce soit par ci par là pour coller à l’image de l’Urbain Primitive. C’est quelque chose qui fait partie de nous en tant qu’individu. Et ça transpire par tous les pores d’O.R.H.O.A. A chacun sa sensibilité pour ressentir ça. Ou pas d’ailleurs.

Ton tatouage dans le dos, le masque sur scène, y’a une vraie imagerie O.R.H.O.A. Ça participe comment de l’identité du groupe ?

Justement ces masques que nous portons sur scène représentent notre appartenance à ce concept, comme la plupart de mes tatouages. Je ne vais pas tout t’expliquer sinon ça prendrait des plombes, et puis ça reste personnel, mais pour mon masque sur le dos, il vient d’une représentation de divinité balinaise que j’ai « customisé » pour lui donner un sens plus personnel…
C’est pareil pour les autres membres du groupes qui eux aussi ont des tatoos en rapport avec leur coté primitif. Tout cela donne le « patchwork » tribalo-culturel qui fait de O.R.H.O.A un groupe à l’identité si particulière. Et cela influence autant notre musique que nos textes.

On entend un peu de Faith No More, Red Hot, il y a une vraie sonorité 90’s sur Funky Antinomy.

Ce sont des groupes qui nous parlent, au même titre que Incubus, Mr Bungle, Rage against the machine, System of a down, Lofofora, Korn, Snot, Hed pe, Wu tang clan, Living colour, Fishbone, Cypress hill, Birdy nam nam, ou Asian dub foundation… il y en a tellement! C’est vrai qu’on est un peu resté bloqué dans la fusion des 90’s!

Hed P.E je pensais que j’étais la seule à écouter ce truc là !

On peut pas être un vrai fan de fusion underground si on connait pas Hed P.E ! Mais c’est vrai qu’on est peu…
Sinon je suis un grand fan de Mike Patton, mais loin de moi l’envie (et surtout le talent) d’essayer de reproduire quoi que ce soit de lui.
C’est plus une démarche artistique, une énergie, un second degré musical qu’il y avait dans ces années là, sur lesquels nous nous retrouvons dans O.R.H.O.A.

Vous avez pas mal tourné avant l’enregistrement, dans quel mesure est ce que ça a influencé votre album ?

Nos concerts nous ont permis de tester nos morceaux en live, et de nous enregistrer en condition. On a pu voir ce qui nous plaisait ou pas, pour améliorer et peaufiner tout ça avant d’en faire une version définitive. Lors de l’enregistrement nous avons aussi changé quelques détails qui fonctionnaient bien en live avec l’énergie, mais qui manquaient de précision ou d’impact une fois sur bande.

Il y a une vraie différence entre ce qu’on entend de vous sur scène et le mixage de l’album. Le son est plus « léger » qu’en live. C’est voulu ?

Non pas vraiment, mais je trouve normal qu’en live on soit plus péchu. L’échange d’énergie avec le public nous transcende et fait qu’on sort de nous-mêmes pour nous donner jusqu’au bout. En studio on essaye d’être plus propres, et donc moins vénères… Mais nous sommes définitivement un groupe de scène. Ce sentiment que tu décris, je l’ai ressenti moi-même avec beaucoup de groupes que j’ai découvert sur scène avant d’écouter leur album, alors ça me plait assez que tu dises ça. Et puis plus léger ça permettra peut être à certains à qui on aurait fait peur d’écouter et d’apprécier le truc.
Ce qui était voulu par contre, c’est de faire un album dans le même esprit que dans les 90’s : un duo basse-batt’ en prise live, peu d’édition ou de bidouillage, afin de rester le plus authentique possible. Après coup il y a peut être des choses que l’on aurait fait différemment mais il nous aurait fallu 2500 euros de plus! Dans l’ensemble Funky Antinomy, c’est l’album qu’on voulait.

Les samples, ils viennent d’où ?

De partout! Certains ont été crées par nous, d’autres sont tirés de bouts d’un truc ou d’un autre, du fin fond du monde ou de chez le voisin, qu’on a transformé, déformé. Dj Skred a ses secrets que même nous, les autres membres du groupe, n’avons pas percé

Ça va être quoi la suite d’ORHOA ?

Un dvd de notre dernier live au RESERVOIR, la diffusion de l’album, une possible collaboration avec d’autres groupes pour quelques shows futurs (ça sera la surprise !), et si le dieu du rock and roll est avec nous peut-être un tourneur et une prod’ assez barrés pour nous promouvoir !

Discophage et habituée des salles parisiennes, Queen Mafalda donne son avis, surtout si on ne le lui demande pas.

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