Nuits Blondes au grand jour

Le premier EP de Nuits Blondes est une franche réussite. Plongée dans l'obscurité, ce groupe est une lueur d'espoir pour les gens qui sont apeurés par les longues nuits d'hiver et une échappatoire pour ceux qui s'ennuient en écoutant les nouveaux héros de la scène française.

J’ai cru lire que vous vous étiez formés en 2014. Vous avez mis 3 ans à enregistrer ce premier EP. Question basique : pourquoi avoir mis trois ans ?

Nuits Blondes : Lorsque que l’on a formé le groupe, nous avions déjà pas mal de compos et l’on a d’abord voulu privilégier la scène pour tester ces chansons et développer ensemble une vraie identité sonore. Au fil des lives, des directions de plus en plus précises se sont dessinées et l’on a senti que c’était le bon moment pour se pencher sur un premier EP.

NUITS BLONDES – Nuits Blondes

Comment le groupe s’est-il formé et pourquoi avoir choisi ce nom, Nuits Blondes ?

François (guitariste) et moi avons commencé à composer ensemble quand nous avions 15 ans. Au début c’était juste un prétexte pour prolonger la nuit. J’écrivais, il jouait, puis je me suis mis à chanter et cela a rapidement pris une place importante dans nos vies.
Ensuite nous avons rencontré Léo (batteur) et Nathan (basse) et le plaisir d’un son plus ample s’est vite imposé à nous. C’était le champ des possibles !
Le nom « Nuits Blondes » est venu d’une chanson dont le refrain faisait « Nuits Blondes, rêves noirs… » L’un de nous est arrivé en répète et en découvrant le titre s’est dit que ça pourrait faire un super nom de groupe. Le lendemain, c’était adopté à l’unanimité !

Comment aimeriez vous que l’on parle de votre musique ? Si on pense à Mark Lanegan, on a bon ?

On aime que chacun en parle avec ses propres mots, sa propre sensibilité. C’est bon d’être surpris par les retours que l’on nous fait ! On ne s’est jamais vraiment posé la question de correspondre à un style musical en particulier, c’est peut-être d’ailleurs assez symptomatique de notre génération car nous écoutons tous des musiques très variées. L’idéal, bien sûr, est que Nuits Blondes ne ressemble qu’à Nuits Blondes. On ne connaissait pas Mark Lanegan mais grâce à vous c’est chose faite ! J’aurais peut-être la même voix que lui dans 20 ans !

Quelle est l’histoire de la chanson Hallucinés ?

J’ai écris Hallucinés il y a quelques années. Il y avait une télé dans l’appartement familial et j’étais donc témoin de temps à autre de cette grande mascarade… j’ai rapidement décidé de couper définitivement les écrans et cette chanson raconte cette période : « on a cru d’abord à une plaisanterie (…) puis l’on s’est dit qu’il y avait terreur sur la personne. C’était un jeu truqué d’avance, il fallait perdre pour le gagner ».

Quels sont vos projets pour 2018 ?

Le début d’année prochaine sera marqué par la sortie d’un nouveau clip. Ensuite nous allons donner quelques concerts en Ile de France (le 12 janvier au Bus Palladium, le 16 Mars à la Cave d’Argenteuil en première partie de Juniore) en vue d’une première tournée prévue pour le printemps 2018. C’est une période d’effusion pour nous et beaucoup de nouvelles chansons sont en train d’émerger, nous reprendrons le chemin des studios dans le courant de l’été prochain.

TOP 10

1) Votre album préféré de 2017 ?

Le dernier Daho, Blitz.

2) L’album de 2018 que vous attendez le plus ?

Celui des Feu! Chatterton ! Leur premier album était superbe !

3) Le refrain ultime ?

Celui de Spanish Sahara sur l’album Total Life Forever de Foals.

4) Votre bande originale de film préférée ?

Question difficile…il y en a tellement qui donnent des frissons. Celle de 37.2 le Matin reste un must !

5) Noir ou Blanc ?

Noir & Blanc, les deux vont si bien ensembles !

6) New York ou Londres ?

London, pour la créativité des jeunes groupes British.

7) Un écrivain qui aurait dû enregistrer un disque ?

Christian Bobin, pour l’infinie délicatesse de son phrasé.

8) Un musicien qui aurait dû écrire un livre ?

Le grand Jacques Brel !

9) Le jour ou la nuit ?

Le jour car il est si bon de savoir que la nuit reste à venir.

10) Votre plaisir coupable en musique ?

Lorsque tout le monde est endormi, il est déjà arrivé que la playlist dérive vers les Spice Girls. Le jeu consiste ensuite à monter le volume lorsqu’un voisin commence à taper sur le mur !

Pouet? Tsoin. Évidemment.

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