Miossec à l’eau

Christophe, Christophóros, « celui qui porte le Christ », le personnage légendaire du Réprouvé selon la Légende dorée de Jacques de Voragine :

« Auparavant l’on m’appelait Réprouvé mais aujourd’hui je me nomme Christophe ».

Un ermite lui dit : « Tu iras te poster à tel fleuve tumultueux et tu aideras les gens à le traverser ».

« Enfant, tu m’as exposé à un grand danger, et tu m’as tant pesé que si j’avais eu le monde entier sur moi, je ne sais si j’aurais eu plus lourd à porter. »

L’enfant lui répondit :

« Ne t’en étonne pas, Christophe, tu n’as pas eu seulement tout le monde sur toi, mais tu as porté sur les épaules celui qui a créé le monde : car je suis le Christ ton roi, auquel tu as en cela rendu service ; et pour te prouver que je dis la vérité, quand tu seras repassé, enfonce ton bâton en terre vis-à-vis ta petite maison, et le matin tu verras qu’il a fleuri et porté des fruits. »

Mais Christophe Miossec est loin d’être un saint, il le sait. Ni ogre, ni roi des Aulnes. Pourtant, ses chansons sont des fruits qui nous portent, nous aident à franchir les gués de la vie, c’est un passeur d’émotions comme sur cette fulgurante, cette évidente, On vient à peine de commencer, « ça reste de la chansonnette » s’excuse t-il presque, mais elles sont le scanner de nos âmes. L’album Ici-bas, Ici-même a été enregistré à l’os avec Albin de la Simone et Jean-Baptiste Brunhes parait le 14 avril, On vient à peine de commencer est à écouter ici.

« La vie, elle a passé et on l’a comme pas vécue,
ou peut être pas assez, pas comme on aurait du ;
Peut-on encore imaginer de nouvelles étendues,
des rivières à traverser et même des fleuves en cru ;

C’est pas fini, on vient à peine de commencer,
c’est pas fini, on peut encore se retourner.

Ou s’est-on ramassé, je ne me rappelle plus
ce qu’a bien pu clocher à un moment, je ne sais plus,
Qu’est-ce qu’on a pas fait, qu’on aurait peut être du,
prendre le temps de souffler, de profiter de la vue ;

C’est pas fini, on vient à peine de commencer,
c’est pas fini, on peut encore se retourner,
c’est pas fini, on peut encore se réparer.

La vie, elle a passé et on l’a comme pas bien vue,
les années ont filé beaucoup plus vites que prévu ;

c’est pas fini, on vient à peine de commencer,
c’est pas fini, on peut encore se retourner,
c’est pas fini, on peut encore se raccrocher à la poésie.
C’est pas fini, c’est pas fini, c’est pas fini… »

Miossec sera en concert les 9, 10, 11 et 12 avril au Quartz à Brest, le 15 avril au Grand R à La Roche Sur Yon, le 6 mai au Théâtre des Salins à Martigues, le 15 mai à la Halle aux Grains à Blois, le 27 mai au Théâtre National de Bretagne à Rennes.