Zak a dit !

Zak Laughed © Renaud Montfourny
A l’occasion de la sortie de son premier album, The last memories of my old house, et avant une mini tournée européenne ainsi qu’une date le 30 septembre à la Maroquinerie à Paris, le Kid d’Obeer city, alias Zak Laughed, évoque le passage de sa chambre à la cours des grands.

Tu es originaire de Clermont qui est devenue en peu de temps une scène musicale qui compte dans le paysage français. Comment expliques-tu cette diversité musicale et où te situes-tu parmi tous les groupes ?

C’est vrai qu’il y a pas mal de groupes à Clermont et dans pas mal de styles. Je ne pourrais expliquer cette diversité musicale mais c’est une très bonne chose parce que malgré les styles on est quand même tous très liés, les « popeux » sont très potes avec les « folkeux » qui sont eux mêmes liés avec la scène rock et garage qui eux mêmes ont des affinités avec la scène plutôt électro. Ce grand mélange fait qu’on se connait un peu tous et du coup le nombre de side-project obscurs ou de groupes avec des membres communs est assez hallucinant. Pour ma part je suis plutôt proche du label Kütu Folk Records ainsi que des autres groupes folks comme Niandra Lades ou Garciaphone mais aussi des groupes pops (qui sont très bons) comme The Wendy Darlings ou The Glums, du coup je me sens un peu situé entre ces deux scènes là. Enfin par le biais de Sophiane Production je connais bien The Elderberries qui sont des mecs très cool car Yann leur batteur joue avec nous et devient un hobo à part entière…

Discographie

Tu commences à avoir pas mal de concerts à ton actif, quel est celui qui t’a le plus marqué et parmi les collaborations que tu as pu faire, laquelle t’a le plus touché ?

Je pense que celui qui m’a le plus marqué est celui des découvertes du Printemps de Bourges car on était vraiment content de notre concert même si après l’avoir revu en vidéo nous étions un peu moins enthousiastes. J’ai beaucoup aimé celui a la Coopérative de Mai avec Coming Soon et Cocosuma car c’était vraiment une belle soirée. Enfin dans les festivals, La Nuit Folk de Europavox 2008 avec Seb Martel, Jim Yamouridis et St Augustine (entre autres) a été vraiment magique tout comme le festival Goud’Acoustic à Goudargues (avec H-Burns et KC Mckenzie entre autres) où malgré le mauvais temps du deuxième jour nous avons joué toute la nuit de la country et de la folk music dans une super ambiance.

Le Artwork semble très important, quelque chose de très travaillé, que cela soit les pochettes, les photos, le myspace, peux-tu préciser là aussi tes intentions dans ce domaine ?

Le but de l’artwork est de paraitre le plus naturel et le plus sincère possible, je ne suis pas très doué en dessin ou en photos (quoique je m’améliore dans ce domaine) mais j’ai eu la chance d’avoir les personnes avec qui je voulais vraiment travailler que ce soit pour les photos avec Renaud Monfourny, pour l’illustration avec Glen Baxter qui m’a autorisé a prendre un de ses dessins ou encore pour le graphisme réalisé en collaboration avec Jerome Witz qui est un très excellent graphiste. J’ai aussi eu la chance que ces personnes m’aident à obtenir ce que je voulais faire ressortir à travers les photos ou l’artwork car au niveau de l’image j’aime beaucoup la philosophie DIY (do it yourself) qui se rapproche du mouvement lo-fi des année 90 et donc de mes influences, j’adore tout ces groupes ou artistes qui font leur pochettes eux même et qui font toujours les choses assez maladroitement ce qui donne un certain charme a leurs pochettes de disques…

Et quelle serait alors pour toi l’une des plus belles pochettes d’album ?

La c’est pareil il y’en a énormément, c’est très dur de choisir !! J’adore les pochettes de « Revolver » et de « Abbey Road » des Beatles car ce sont des pochettes dont sont issus pleins d’anecdotes complément surréalistes. J’adore la pochette de « Elephant » des White Stripes qui est très belle, »Loaded » du Velvet Underground, « Blonde on Blonde » de Dylan, » Electro-Shock Blues » de Eels, le premier Modern Lovers, j’aime beaucoup celle de « New Grids » de Coming Soon également. J’en oublie surement des milliers et je vais surement m’en mordre les doigts après (rires)…

De plus en plus de groupes français chantent en anglais, comme, Hey Hey My My, Syd Matters, Phoenix, Stuck In The Sound pourquoi cet attrait pour la langue anglaise, n’est-ce pas difficile pour toi qui est si jeune malgré tout ?

La langue anglaise me permet de me rapprocher au maximum de mes influences, c’est aussi une langue complètement internationale qui permet d’être compris partout. D’autre part je chante en anglais pour ne pas être assimilé à ce style appelé chanson française où il y a tout de même des artistes intéressants mais peu reconnus comme Christophe Adam ou La Position du Tireur Couché pour faire un peu de chauvinisme clermontois mais aussi Cyrz ou Florent Marchet que j’aime beaucoup,
Pour ma part écrire en anglais devient moins en moins dur avec l’âge ce qui est totalement logique vu que j’écoute beaucoup de musique anglaise et que je regarde beaucoup de films en VO, je ne suis cependant pas bilingue et fais quand même vérifier mes textes par des amis ou de la famille anglophone. Je m’applique donc a écrire des choses plutôt simple ou du moins dont je suis a peu prés sur du sens, il m’arrive parfois d’écrire une nouvelle chanson après avoir appris un nouveau mot dans une autre chanson, dans un film ou dans un livre ce qui est assez drôle….

Comment fabriques-tu tes chansons ? D’abord la musique ? Les textes ? La sonorité de certains mots ?

Cela dépend, c’est souvent la musique d’abord car je joue de la musique presque toute la journée mais parfois j’écris des textes assez spontanément et la musique vient après. Souvent je trouve une musique, j’essaie de caler une mélodie dessus et puis des qu’il y a quelque chose qui m’inspire, j’écris un texte. Celui-ci doit vraiment être écrit en une seule fois, je corrige seulement un peu après pour que ça colle à la musique…. Mais tout ca n’est pas du tout habituel cela dépend vraiment des périodes…

L’album est une photographie de ce que tu étais il y a peu mais à ton âge on change très vite. Vas-tu continuer dans le folk épuré ou as tu d’autres idées en tête ?

C’est vrai que mon disque parait très enfantin, presque puéril maintenant. Il est aussi très folk même si il y a certaines chansons qui se rapprochent de ce que j’ai plus envie de faire maintenant : de la pop très électrique et psychédélique influencée par The Jesus and Mary Chain ou The Pastels avec toujours une base folk. Le fait que je sois maintenant en groupe change des choses puisque on arrange nos chansons ensemble et on commence véritablement à avoir un son qui se rapproche des musiques un peu marginales qu’on aime vraiment et qui reviennent un peu a la mode en ce moment c’est a dire la musique africaine et la surf music comme le fait Vampire Week End. J’ai maintenant envie de faire des choses plus électriques car ce que la musique folk est entrain de devenir me fatigue un peu…

Zak Laughed par Renaud Montfourny

Tu sors The last Memories of my old house chez 3eme bureau, comment t-ont ils découvert ?

Sophiane Production (mon éditeur, tourneur et studio d’enregistrement) a envoyé des mises à plat des enregistrements à un certain nombre de labels dont 3eme bureau, je crois que ca leur a bien plus d’autant plus que Denis Clavaizolle (le réalisateur de mon disque) connait bien Stephane Espinosa un des « chefs » de 3eme bureau. Ca c’est fait donc assez naturellement.

Comment un ado qui devrait écouter la soupe mainstream du robinet radiophonique en arrive à créer une musique qui semble a priori d’un autre âge ?

Je ne sais pas vraiment, mais je crois que la musique dont je m’inspire maintenant pour écrire mes chanson je l’ai toujours écoutée inconsciemment depuis que je suis tout petit grâce a mon père et son immense collection de vinyles. Je pense que cette « soupe mainstream » dont tu parles ne me touche pas particulièrement mais je n’arrive pas a expliquer vraiment pourquoi. Je pense aussi que c’est en train d’évoluer car quand on écoute les choses qui passe a la radio on peut entendre que parmi les choses pas du tout intéressantes qui y passent il y a aussi des groupes qui malgré leur statut « mainstream » arrivent a produire de la musique vraiment sympa, je pense a des groupes comme MGMT ou même The Strokes.

Les paroles de tes chansons sont souvent graves et mélancoliques, comment expliques-tu cela ? Besoin d’un psy ?

Héhé non merci pas besoin de psy. Plus sérieusement je pense que mes textes sont graves et mélancoliques parce que ca résume plutôt bien ce que je ressens intérieurement, après c’est vrai que j’aime beaucoup exagérer et c’est encore une fois pour me rapprocher de mes influences de songwriters suicidaires comme Leonard Cohen ou Eels. Ecrire des chansons permet a la fois de se créer un personnage et de dire des choses que l’on dirait pas vraiment tout haut, le fait que ce soit en anglais permet aussi de garder une certaine pudeur….

Comment as tu négocié le passage entre créer tes petites ritournelles dans ta chambre, fabriquer des disques maisons auto-produits et une forme certaine de professionnalisation ?

Je n’aime pas beaucoup ce mot mais je suis bien obligé d’admettre que c’est cela dont il s’agit. Je n’ai absolument rien négocié, il n’y a aucun plan de prévu, rien du tout. Je continue a écrire des chansons dans ma chambre, à faire des disques de reprises enregistrés sur audacity quand j’en ai envie, faire du rock’n’roll dans mon garage et aller voir des concerts dans des bars. Je suis très heureux de tout ce qui m’arrive, je sors un disque bien réalisé avec une belle pochette, je vais faire des beaux concerts et peut être passer a la radio ou a la Tv mais franchement je m’en fous un peu, si tout ca n’était pas arrivé et bien j’aurais continué à écrire des chansons, à faire des disques dans ma chambre et à faire des concerts dans des bars pourris. Je me sens pas professionnel parce que je n’ai pas besoin de ca pour vivre et si tout s’arrête du jour au lendemain et bien ca sera pas vraiment grave…

Quelles ont été pour l’instant les personnes importantes qui t’ont fait progressé ?

Je pense que la seule personne qui m’a fait progresser jusqu’ici est bien sûr Denis Clavaizolle a qui je dois a peu près tout depuis 2 ans, je crois que c’est l’homme le plus gentil et le plus incroyable que je connaisse, il est d’une patience prodigieuse et m’a vraiment permis de composer différemment et de comprendre qu’il faut une certaine efficacité dans les chansons. Il m’a également permis de jouer sur des instruments que je n’avais jamais utilisés, comme des claviers introuvables et des guitares fantastiques. C’est un monsieur qui malgré tout ce qu’il a fait depuis 20 ans avec de nombreux artistes vraiment reconnus comme Bashung, ou Murat a toujours pris la musique comme un plaisir et une passion et jamais comme quelque chose de commercial ou de rentable. Je l’admire vraiment pour ca.

Tu commences donc très jeune à faire de la musique que répondre à ceux qui vont te comparer à l’écurie des baby rockers ou à Jordy ?

Que leur référence même si elles sont vraies ne sont vraiment pas appropriées. Il y a réellement d’autres songwriters vraiment bons qui ont commencé très jeune comme Ben Lee ou Adam Green. Ils sont assez de deux pour faire oublier les baby rockers ou Jordy…..et vive la France…

Ta voix va changer d’ici peu, quelles conséquences sur la façon de créer tes chansons ?

Je vais surement devoir jouer toutes mes chansons 1 ton en dessous de la normale (héhé). Non je sais pas vraiment je pense que ça ne changera pas grand chose si ce n’est que si j’ai la voix plus grave, mes chansons deviendront encore plus triste a mourir et ca sera d’autant plus drôle pour moi d’écrire des chansons méchantes et torturées…

Ecris-tu certaines paroles en fonction de la sonorité des mots ?

Oui et non, en fait quand j’écris une chanson j’écris d’abord une ou deux phrase sur ce que je vois ou sur ce que je ressens et a la suite j’essaie de trouver des mots qui sonnent bien avec la phrase, souvent ce sont des mots qui n’ont rien a voir et que je mets quand même et après la relecture on se rend compte que ca donne un coté parfois loufoque, décalé ou voir poétique à la chanson et j’aime beaucoup faire ca. Mais parfois une chanson est juste une succession de phrase de description qui ne sont pas toujours forcement liées…

Zak Laughed

Tu as commencé seul à écrire tes chansons, maintenant tu joues avec un groupe, autour de toi, peux tu nous en dire plus, ce que cela change, apporte ou si c’est une contrainte, une demande ? Comment en es tu arrivé là ?

Comme je le disais précédemment, le fait de jouer en groupe est un changement car on arrange maintenant les chansons ensemble. Aussi ma manière de composer est différente car j’écris des chansons pour le groupe donc plus rock et d’autres qui sont plus personnels et donc plus folk, mais c’est en train de changer et nous travaillons actuellement pour essayer de trouver un véritable son entre la folk,le punk,la pop et le rock. Bien sur cela apporte beaucoup car les chansons prennent vraiment du relief en groupe et chaque membre du groupe a ses propres influences ce qui fait que quand on joue tout les 4 cela donne quelque chose de plutôt original. Mais cela donne aussi des contraintes car quand j’arrive avec une chanson elle est pour moi toute prête et je l’ai déjà travaillé tout seul et du coup j’ai tendance a être plutôt impatient que les autres trouvent des parties et des riffs, je sais que je suis assez insupportable pour cela mais je n’y peux rien, cependant les membres du groupes trouvent souvent des parties très intéressantes assez rapidement ce qui est quand même une vraie chance pour moi. Donc finalement tout cela s’est fait très naturellement, j’ai débuté en avril 2007 et en juillet 2007 Al Schuster T qui joue de la guitare m’a rejoint, en février 2008 Sitting Guss, mon frère bassiste commence à répéter avec nous et enfin après avoir fait les batteries sur mon disque au mois de mai 2008, Yann, actuel batteur des Eldeberries joue avec nous en novembre 2008.

Tes paroles font souvent références à la nature, es tu plus un « into the wild » singer qu’un urbain ?

Je crois que je suis un peu des deux. Je fais souvent références à la nature dans mes textes car c’est un peu le fantasme des grands espaces américains et indirectement de la campagne auvergnate. Ca ne veut pas dire que je passe ma vie dans la nature. J’aime beaucoup passer 2 semaines dans un village perdu ou il n’y a rien mais je ne pourrais jamais y vivre plus longtemps. A Clermont, on a cette chance d’avoir une ville moderne à la campagne.

Il y a aussi beaucoup de prénoms dans tes chansons, Emily, Jane, Joey Blix, une signification ?

Les prénoms dans les chansons ce sont surtout des références aux songwriters comme Cohen, Dylan ou Lou Reed qui mettaient beaucoup de noms de femmes ou d’hommes dans leurs textes. Comme on ne sait pas vraiment qui sont ces personnes cités ces prénoms sont a la fois mystérieux et universels car ils peuvent toucher tout le monde. J’aime cette idée là. Par exemple dans Ballad of thin man de Bob Dylan le Mr Jonesdont Dylan parle tout le temps peut être n’importe qui et en même temps on ne peut pas ne pas se sentir concerné, je trouve ca incroyable. Apres si on détaille dans mes chansons, Joe Blix est une référence a un groupe qui s’appelle The Matching Cubes et qui a une chanson qui s’appelle Joe Blix et à partir de celle-ci j’ai imaginé tout une histoire sur ce personnage. Emily est une référence a la fois a Adam Green et au Zombies (A rose for Emily). Pareil pour Jane…etc…

Beaucoup de groupes clermontois se souviennent du concert d’Elliot Smith comme d’un évènement fondateur pour eux, as tu un concert joue le même rôle ?

Non pas un concert particulièrement, peut être les quelques concerts de Dionysos que j’ai vu qui m’ont vraiment marqué par leur éclectisme. Au delà de ca, je pense que chaque très bon concert (et il y en a chaque année) pousse vraiment à faire de la musique et a écrire des chansons. Dernièrement, le grand concert marquant a été celui de Get Well Soon a La Coopé.

Zak Laughed

Pourquoi avoir choisi de reprendre The end has no end dans l’immense catalogue du mythique label Rough Trade et pourquoi une version aussi épurée ?

J’ai choisi de reprendre cette chanson car je l’ai toujours adorée. Je l’ai aussi reprise car je voulais éviter la facilité et reprendre un des nombreux groupes du catalogue Rough Trade qui m’influence (The Moldy Peaches, Jeffrey Lewis, Adam Green, Jonathan Richman, Sufjan Stevens…..),je me suis dit que reprendre les Strokes était beaucoup plus original et que ma version serait forcement différente contrairement à par exemple une chanson de Jeffrey Lewis que j’aurais surement reprise de manière identique a l’original. Enfin, je ne sais pas vraiment pourquoi ma version est si « épurée », quand on l’a enregistrée en studio avec Denis je l’ai jouée puis chantée et quand on a eu fini on s’est simplement dit que cette reprise n’avait besoin d’aucun arrangement…

Quelle a été ta réaction à l’annonce du résultat ?

Ce fut une vraie très bonne surprise, d’abord parce que je m’y attendais pas du tout étant donné le nombre de participants mais surtout parce que j’avais entendu de super reprises (notamment la version incroyable de Can’t Stand me Now des Libertines par les non moins incroyables Chicros) et je me disais que le niveau était vraiment élevé. Ce fut donc une très grande joie et puis aussi et surtout un grand honneur.

Tu as chanté Dogora d’Etienne Perruchon au Zénith de Clermont Ferrand, serais-tu attiré par un titre avec un orchestre symphonique ?

Oui j’ai effectivement chanté Dogora au Zenith mais il faut préciser que c’était dans le cadre de la chorale de mon cher lycée…. Après cette expérience c’est vrai que je suis peut être encore plus attiré par les orchestres symphoniques d’autant plus que j’ai toujours adoré les crooners des années 50 et 60 comme Sinatra, Burt Bacharach, Dean Martin ou Ray Charles qui utilisaient des grands orchestres symphoniques dans des chansons plutôt pop, comme le faisaient aussi les Beatles qui sont évidemment pour moi une grande référence…

Tu es au lycée en option cinéma, la musique de film pourrait-elle être une nouvelle aventure ? Quels réalisateurs te feraient rêver dans ce cas ?

Faire la bande originale entière d’un film est un de mes rêves effectivement. Ce qui correspondrait peut être le mieux avec ma musique serait les films de Wes Anderson qui est mon réalisateur préféré et qui utilise beaucoup de musique pop comme The Kinks. J’adorerais faire la musique d’un de ses films ou même de n’importe quel réalisateur. J’attends avec impatience son prochain long métrage dont la musique a été composé par Jarvis Cocker….

Tu rends hommage à Dionysos à la fin de ton album avec un titre caché, tu peux nous en dire plus ?

J’ai rendu hommage à Dionysos sur mon disque car c’est le groupe grâce auquel j’ai commencé a faire de la musique, ils ont été ma première grosse influence et m’ont permis de découvrir énormément de songwriter et de groupes géniaux (Screamin’ Jay Hawkins, Boris Vian, Pavement, Adam Green, etc.), c’est aussi eux qui m’ont poussé a écrire mes premières chansons car j’ai eu la chance de les rencontrer de nombreuses fois (ils sont d’une gentillesse incroyable…), leur rendre « hommage » me paraissait plutôt normal.

Zak Laughed

As tu des groupes à faire découvrir ?

Bien sûr !! D’abord The Wendy Darlings, un trio de « indie naughty pop »(mélange de mélodies pop et de garage rock) vraiment terrible, influencé par Violent Femmes, The Moldy Peaches et Jesus and Mary Chain, ils font quelques concerts et sont des fervents défenseurs de l’indie-pop en France. J’ai découvert récemment aussi The Existentialists un autre groupe de indie-pop plus influencé par les groupes psychédéliques anglais comme The Creation ou Syd Barrett mais qui cultive également une passion sans borne pour les groupes indies des années 90 comme Television Personalities ou Daniel Johnston, leur chanson « We Haven’t started yet » est ma chanson coup du coeur de ces derniers mois :une véritable tuerie….Je sais qu’il faut ne pas en citer trop mais je veux aussi nommer Lulu and the UFO, un formidable groupe issu de la bouillonnante scène d’Annecy, ils font de la pop et n’écrivent que des tubes influencés par le Velvet Underground avec un jeu de guitare ultra jazzy et carrément génial. Enfin je n’oublie surtout pas Christophe Adam qui va sans doute recevoir le titre de « chanteur le plus sous-estimé de la planète », il écrit d’ incroyables chansons en français et ne fait malheureusement que deux ou trois concerts par an alors qu’il met K.O tous les Pep’s, Gregoire et autre Benabar de la planète…..

Tu joues de la guitare, du ukulélé, du piano, du banjo, quel instrument te fait rêver ?

En ce moment les deux instruments qui me font rêver sont l’autoharp et le sitar indien….

Qui ferait ta première partie si tu avais le choix lors d’un concert ?

Si j’avais le choix de ma première partie je ferais jouer The Wendy Darlings, The Existentialists, Lulu and the UFO et Captain Kid (ndlr : cela sera le cas à la Maroquinerie).

Quels sont tes projets proches et lointains ?

Mes projets proches sont de faire des bons concerts, je suis passé au Nouveau Casino de Paris avec un groupe génial, Edward Sharpe & the Magnetic Zero, je rejoue à Paris à la Maroquinerie le 30 septembre et pendant les vacances de la Toussaint je pars pour la première fois en mini tournée dans le nord (Lille, Bruxelles, Luxembourg) , cela va être une belle aventure mais conditionnée par mon travail au lycée et puis continuer à écrire des chansons. Mes projets lointains sont d’enregistrer un autre album, avoir mon bac, m’acheter d’autres instruments et continuer encore a écrire des chansons….

Pour finir quelques questions bêtes, quel est selon toi le meilleur chanteur à barbe ? à chapeau ? à chemises à carreaux ?

C’est très dur de répondre à cette question, il y en a tellement !! Les deux meilleurs chanteurs à barbe sont selon moi St Augustine et Mark Oliver « E » Everett, à chapeau, le très grand (dans les 2 sens du terme) Howard Hugues, à chemise a carreaux, Leopold Skin.

Et enfin, peux-tu nous citer le CD honteux de ta discothèque ?

Un disque du groupe de rap français Arsenik Quelque chose a survécu… (rires)

Lyonnais qui revendique sa mauvaise foi car comme le dit Baudelaire, "Pour être juste, la critique doit être partiale, passionnée, politique...", Davantage Grincheux que Prof si j'étais un des sept nains, j'aime avant tout la sincérité dans n''importe quel genre musical...
5 réponses sur « Zak a dit ! »

Je n’avais pas eu le temps de féliciter Guimauve pour cette excellente interview, mais s’il y a une erreur, ben je le dirais pas :)

Bon, sérieusement, Zak est génial, je l’ai vu « scotcher » La Cigale au festival des Inrocks alors que personne ne le connaissait encore et qu’il jouait seule à la guitare devant le rideau !
C’est même la seule fois en x centaines de concerts où j’ai pris le temps d’écrire à un artiste pour lui dire combien j’avais aimé.

Merci Ava pour le rectificatif !

@Ava : Oui, ma langue a fourché pourtant je n’écoute que ça depuis des semaines ;-) sans doute le meilleur groupe du moment ;- )

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