« Under Parisian Lights » : la soirée White Stripes

Façade Art-Déco, voussure constellée, parures baroques, c’est dans le faste le plus clinquant des lumières parisiennes, que le duo alternatif « Les Rayures Blanches » alias les White Stripes a été célébré. Dans le cadre de l’événement « Under Parisian Lights », le Grand Rex a accueilli une soirée exclusivement dédiée au binôme rock de Détroit.

En guise de mise en bouche, et pour se remettre dans le bain, un flash back concis sur quelques vidéoclips comme ‘Conquest‘, ‘Blue Orchid‘, ‘The Hardest Button To Button‘, ‘Seven Nation Army‘ et bien évidemment ‘Icky Tump‘, réalisé par Emmet Malloy, a lancé les festivités.

C’est ensuite accompagné du producteur Mike Sarkissian, que ce même Emmet Malloy s’est prêté aux interrogations d’Olivier Cachin afin de relater les arcanes du documentaire Under Great White Northern Lights, projeté pour la seule fois en France. Digne d’un Nelson Montfort sur le retour, l’ancien journaliste de Rapiline est revenu sur les conditions de captation des concerts, le périple nord américain, le sous titrage de la voix fluette de Meg

The White Stripes

Ainsi, après 3 ans d’absence, 6 albums conçus et 12 millions de copies vendues, la paire White est l’objet d’un film retraçant leur tournée anniversaire de l’été 2007, visant à promouvoir l’album Icky Thump et couronner dix ans de carrière.
De Whitehorse à Yellowknife, en passant par Charlotte Town ou Iqaluit, Meg et Jack ont écumé, pour la première fois, tous les patelins les plus paumés du Canada.
Le tandem était donc résolu à performer « dans chaque Province, là ou les gens n’ont pas l’habitude d’avoir des concerts, ces show sont en général meilleurs, uniques, quelque chose d’inattendu est forcé d’arriver… » (cf. Jack White).

Stendhal disait : « Une femme sage ne se donne jamais la première fois par rendez-vous. Ca doit être un bonheur imprévu ». Que ça soit dans un bowling 5 pins de Saskatoon, ou dans une salle de billard pouilleuse d’Halifax, les White Stripes garantissent un ravissement inattendu dans les lieux les plus insolites. A l’instar d’une bonne vieille bicyclette Décathlon, les Bonnie and Clyde du punk-blues se révèlent comme de véritables vélos tout terrain.

Malgré les codes vestimentaires, visuels et un son particulier, la démarche de ces derniers n’a rien de prémédité, elle est purement commandé par l’impétuosité de la musique.
Filmé en 16 millimètre, Under Great White Northern Lights est d’abord une œuvre esthétique, magnifiant le dandysme du duo, respectant les teintes rouges, blanches et noires fidèles à la plastique du groupe.
Même si parfois le rockumentaire pêche par une mise en scène sommaire, alternant mécaniquement live et interview, les captures n’en restant pas moins de hautes factures (avec notamment les titres ‘Black Math‘ et ‘Jolene‘).
Nous plongeant dans une atmosphère intimiste, le cinéaste esquisse le portrait de l’un des meilleurs groupes garage rock de cette dernière décennie. D’un coté, la lunaire Meg, de l’autre le terrien Jack

Riffs obscurs et torturés, ainsi que déhanchés semblables à ceux d’un bichon maltais épileptique s’opposent aux nonchalants coups de baguette s’écrabouillant sur la caisse claire de la sélénite.
Dès lors, cette dernière résume assez bien l’approche du duo : « On fait juste beaucoup de bruit à deux ».

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