Angus Stone – Broken Brights

Angus Stone – Broken brights Angus Stone, sans la petite sœur Julia, on ne l’aurait jamais cru. Après sept ans de duo infaillible à enchaîner les concerts à guichets fermés et sans compter le million de disques vendus à ce jour, Angus se lance aujourd’hui sur sa propre route musicale avec un tout premier album solo, Broken Brights.


Ce sont 13 titres, poétiques et bien travaillés, qui relèvent une personnalité toujours en émerveillement et en méditation constante sur l’amour, la vie. Ce sont des souvenirs et des émois tirés de son pèlerinage personnel à la recherche du « moi » profond, à travers les inspirations vécus en Suisse ou aux confins des Indes.

Angus est pleins d’imprévus et de rebondissements. A travers des ballades parfois nostalgiques, parfois virulentes, on est à la fois en terrain familier et dans un endroit complètement nouveau. Sans compromettre son identité sonore, il a jonglé avec les influences piochant aussi bien dans la country, le rock alternatif que la folk ou encore l’indie. Les chansons s’équilibrent, avec l’arrivée de nouveaux instruments – tambourin, trompette, mandoline, glockenspiel, percussions, qui viennent envoûter les mélodies, tout comme le jeu de voix est extrêmement varié, avec des paroles parfois susurrées, d’autres qui viennent se claquer au micro.

Angus Stone – Bird On The Buffalo

Le point d’orgue de l’album, c’est quand même ce côté rock et vintage, jamais vraiment essayé chez Angus. Sur Was in blue, il se fait accompagner par une guitare saturée par des cordes angoissantes. De même que sur End of the world, le ton est beaucoup plus grunge, avec une distorsion qui se fait reine et termine l’album sur une note légèrement plus sinistre.
Le morceau qui donne son titre à l’album, Broken Brights est certes un très beau titre — une célébration nostalgique et rêveuse de notre jeunesse — mais Bird On the Buffalo est un morceau plus mordant, qui commence un peu comme un Coldplay très acoustique, truffé de riffs de guitares saturées, allègres et une basse bien groovy. Only a woman rappelle les thèmes rock/folk posés et tranquilles de Ben Harper au tourbillon de milles échos, accroché à une voix solo digne d’un Bob Dylan qui raconte des choses qui lui sortent des tripes.
Il y en a d’autres qui nous envoient tout droit dans des contrées celtiques avec les envolés violonesques de River love ou encore sur les horizons lointains d’un Far west américain The blue door qui offrent des touches très country avec la présence discrète de mandoline et de flûte.

Angus Stone – Wooden Chair

Mes préférées : Wooden chair, des claps et des sifflements old school, qui rappelle curieusement l’univers flottant des I’m from Barcelona, mais aussi Monsters, un morceau plein de surprises et d’insouciance sur lequel les accords au banjo s’enchaînent à un rythme effréné sur fond de solos de trompette noirs et majestueux, reflétant les sentiments d’espoir et de désespoir que nous éprouvons tous dans les moments les plus difficiles.

D’une guitare acoustique doucement caressée à la guitare électrique rugissante, sur des prouesses vocales fortes et variées, Angus nous dévoile bien de nouvelles facettes, et nous entraîne, au gré de ses chansons de surprises en surprises.

Angus Stone – Broken Brights
7/10

Cela pourrait vous intéresser

Fatwhitefamily-forgivenessisyours

Boxing day !

Fat White Family remonte sur le ring et va mettre K.O la concurrence avec le très attendu Forgiveness Is Yours ce vendredi 26 avril chez Domino Records.
Marcalterunfo

Hurler avec le Cloup !

Nihilisme contraint ou lucidité ? Dans un pays qui glisse petit à petit vers l’intolérable, il reste des gaulois réfractaires avec Michel Cloup pour sortir des disques salutaires comme Backflip au dessus du Chaos ou pour nous rappeler sur scène le monde dans lequel on vit avec A la ligne et les mots de l’indispensable […]
Gwendoline-rock2000

Vidéo : Gwendoline – Rock 2000

Brest ne brille pas qu’en foot. Gwendoline nous invite dans une tournée des bars bretons pour partager un nihilisme joyeux et fédérateur.
Mustang-arosol

Vidéo : Mustang – Aérosol

Retour en trombe pour Mustang. On inhale un peu de cet aérosol et l’on fonce à nouveau sur l’A 71 avant un nouvel album, MEGAPHENIX le 11 octobre 2024 chez Vietnam.

Plus dans Chroniques d'albums

Lesmarquises-soleilsnoirs

Les Marquises : Fiat Lux

Avec Soleils Noirs, Les Marquises nous entraîne dans un archipel du bout du monde, un voyage au long cours en deux plages mystérieuses et fascinantes aux titres puissamment évocateurs, L’étreinte de l’aurore et Le sommeil du berger.
Karkwa Dans-la-seconde

Karkwa – Dans la seconde

Qui l’eût cru ? Karkwa revient dans la seconde, treize ans après Les Chemins de verre. Peu connue en France, la formation québécoise est la valeur sûre de la Belle Province avec des arrangements amples et une voix, celle amicale de Louis-Jean Cormier.
Imagecouv-abelk1-sk

AbEL K1 – AbEL K1

AbEL K1 dessine des trajectoires. Il en a dessiné beaucoup, à l’écart, pour celles qui les chantent, ou les tracent avec lui. De Pomme à Blondino. Et elles sont à chaque fois ciselées, tendues, presque émaciées. Sans déséquilibre. Des chevauchées sensibles, vers des endroits non bornés, qui pourraient tout aussi bien en être d’autres. Mais […]
Guilhemvalay-aubrac

Guilhem Valayé – Aubrac

Le français est une belle langue. C’est une évidence. Mais il faut l’écrire, la manier, la chanter avec honnêteté, simplicité et pureté. Guilhem Valayé livre à l’ancienne le plus bel EP de cette année avec son voyage en Aubrac et ses terres rêches comme nos cœurs.