Cat Power a trouvé un nouveau costume. Après avoir brillé dans l’état de New York avec ses premiers disques, après avoir pris une bouffée d’oxygène dans le Tennessee avec The Greatest, voilà que Chan Marshall bronze en Californie. Elle n’est pas si compliquée que ça la Cat Power. Une carte des États Unis et vous pouvez vous doutez de la teneur de son travail.
Enregistré entre la Floride, la Californie et Paris, Sun est le fait d’une construction en solitaire. Malgré la présence du fidèle Judah Bauer et du récurrent Jim White, Cat Power a enregistré seule ce disque. Conquérante, Cat Power est en confiance. Sachant qu’armée d’un piano et de sa voix, elle peut faire pleurer des légions d’hipsters et des geeks légionnaires, on peut craindre de ne pas ressortir sain et sauf de ce disque.
Discographie
Cat PowerCat Power – Ruin (Official Audio)
Une nouvelle Cat Power ?
Les premiers morceaux de ce disque sont du grand Cat Power. Cherokee, Ruin et 3,6,9 sont caractéristiques. Rusé, l’auditeur pense avoir compris l’angle du morceau, trouvé la teneur : c’est tout le contraire. Les chansons de Chan Marshall ont toujours une longueur d’avance et n’attendent personne.
Disque pop et ouvert, Sun pourrait décontenancer plus d’une personne dans le monde. Deux ? Trois ? Depuis son explosion avec The Greatest, Cat Power est attendue au tournant. Depuis ses débuts par les gens de bonne compagnie.
Human Being peut rappeler les débuts de cette adolescente fragile et bordélique.
Manhattan estompe les trop sages Real Life et Always on my own : les premières secondes de ce morceau permettent une entrée majestueuse des mots de Chan.
Les derniers instants du disque sont les meilleurs. Silent Machine et le très primal screamien Nothin But Time propulsent ce disque vers un autre statut : la bande originale d’une époque. Disque de la maturité (!!!), Sun et ses effluves nacrées de pop offrent une nouvelle Cat Power. Elle n’a peut être jamais aussi bien chanté. Et nous n’aurons peut être jamais aussi bien la gueule de bois.
Amanda Fucking Palmer – Theatre Is Evil
Two Fingers – Stunt Rythms
Ça fait du bien de lire une critique qui ne se bouche pas le nez et apprécie le disque pour ce qu’il est: un super album certes assez différent des récents Cat Power mais surtout un disque enthousiasmant. Pour info, j’anime le seul forum web qui lui soit intégralement dédié, avec un gros suivi de son actualité et de ses concerts actuels et passés. J’imagine que l’adresse doit être dispo en cliquant sur mon pseudo.