Death Cab for Cutie – Kintsugi

Death Cab for Cutie - Kintsugi
Et si les gens de Death Cab for Cutie avaient décidé de devenir vraiment intéressants ? Il se pourrait bien que Kintsugi, album placé sous le signe rupture, soit leur premier chef-d’œuvre.


Attention, des chefs-d’œuvre, ils en ont une palanquée pour deux types de personnes. Pour les étudiants et les hipsters américains, chaque sortie d’un disque de D.C.f.C est l’équivalent d’un nouveau miracle, le moment d’une messe onirique. Et pour quelques types européens, louches et fans de Belle and Sebastian, un disque comme Plans est un petit miracle pourvu de singles bienvenues.
Ce qui ne résout pas le problème fondamental des gens normaux quant à leur relation avec ce groupe de l’état de Washington. En effet, la bande de Benjamin Gibbard peut s’avérer passionnante comme extrêmement ennuyeuse.
Kintsugi, huitième disque du groupe, semble résoudre l’équation impossible. Le miracle s’est produit… Onze chansons, onze moments de bonheur pour les fans de pop élégante.

On souhaite d’emblée bon courage à Ben Gibbard et à ses copains pour donner une suite à ce disque. Chris Walla, qui a claqué la porte du groupe, a donné un ultime coup de main pour produire ce disque. Kintsugi a donc été chapoté par l’ami Walla et par Rich Costey (Foster the People & Muse, un type aux goûts suspects donc). C’est la première fois que les Death Cab for Cutie font intervenir un producteur. On se demande pourquoi ils n’ont pas eu l’idée plus tôt. Cela nous aurait évité des disques comme Codes and Keys (2011)…

Death Cab For Cutie – Black Sun

Au final Kintsugi est un album très classique. Rien de révolutionnaire à l’horizon, juste des chansons. Mais quelles chansons !
No Room In Frame, Little Wanderer et Black Sun sont les conséquences logiques d’un type obnubilé par l’écriture des refrains. Les cordes de Little Wanderer sont d’une simplicité déconcertante mais sont catapultées par la diction si étrange de Gibbard.

Death Cab For Cutie – Little Wanderer

Gentleman, Gibbard nous fait traverser à toute allure une ville anonyme des États- Unis (Hold No Guns) et remet le couvert dans la deuxième partie du disque avec El Dorado et Ingenue. Ne tombant pas dans des excès trop américains, Death Cab for Cutie atteint des sommets. A chaque chanson, on craint une chute à la Cuomo. Il n’en sera rien. Kintsugi se faufile à travers les mailles du filet et nous enchante.

Kintsugi sera publié le 30 mars 2015.

Les Death Cab For Cutie seront en concert au Bataclan de Paris le 25 juin 2015.

Death Cab for Cutie – Kintsugi
9/10
Pouet? Tsoin. Évidemment.
1 réponse sur « Death Cab for Cutie – Kintsugi »

Tu es très sévère avec le groupe. Quand même, ‘Plans’, dans le genre « album pop parfait » il se pose là.
Par contre, bien de ton avis sur ‘Codes and Keys’, inutile et tournant à vide (je crois que même le groupe avait déclaré après coup qu’il était pas terrible).
Les premiers extraits donnaient foi à nouveau dans Gibbard et ses potes. Je croise les doigts même si ta chronique va dans le bon sens ! <3

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